Pour sa 17ème édition, le China International Travel Mart (CITM) accueille la Polynésie française. Représentée par Jean-Christophe Bouissou, ministre du Tourisme, la Collectivité d’Outre-mer compte bien séduire les 120 millions de touristes (ou du moins une partie) chinois qui voyagent à l’internationale.
C’est « le plus grand salon du tourisme en Asie », nous assure Tahiti-Infos. Le China International Travel Mart (CITM) se tient dans les villes de Shanghai et Kunming (Yunnan). L’évènement, qui rassemble 105 pays répartis sur 50 000 m2 d’exposition et 2 400 stands, est organisé par le China National Tourism Authority (CNTA). C’est à l’invitation de ce dernier que la Polynésie française a sa propre vitrine à ce salon, lieu privilégié d’échanges entre tous les acteurs professionnels du tourisme mondial. Mais Jean-Christophe Bouissou, ministre polynésien du Tourisme, saisi l’occasion pour « mener des entretiens bilatéraux », toujours d’après nos confrères de Tahiti-Infos. Ce n’est pas la première fois que la Polynésie tente une opération séduction en Chine. Le marché touristique chinois en pleine croissance fait, depuis quelques années déjà, tourner la tête des différents gouvernements polynésiens qui se sont succédés.
Premier soucis majeur à régler ; celui du Visa. Jean-Christophe Bouissou aurait à ce sujet « obtenu une avancée significative dans la simplification des formalités (…) : les autorités chinoises s’étant engagées à étendre cette facilité aux demandes individuelles ». Les convoitises polynésiennes ne tiennent pas uniquement à la volonté d’attirer un marché considérable. Certes, le tourisme polynésien est en grande difficulté, 172 962 touristes en 2014, c’est peu pour un territoire qui en fait sa première source de revenu. Mais il faudra aussi remplir et justifier « l’utilité publique » du projet de complexe hôtelier « Mahana Beach », dont un des investisseurs en lice est chinois. Ambitieux et décrié par une partie de la population, le gouvernement polynésien semble préparer le terrain avant le lancement des travaux. D’ailleurs, une ligne directe Tahiti-Chine est depuis longtemps une des priorités du développement touristique de la Polynésie française.
Mais les échanges entre la Polynésie et la Chine ne s’arrêtent pas au tourisme. Un projet d’Aquaculture sur l’atoll de Hao, dans l’archipel des Tuamotu, a été lancé en mai 2015 aux côtés d’investisseur chinois. Située au milieu du Pacifique, entre le continent américain et la très compétitive Asie, nul doute que la région océanienne attise les convoitises de l’Empire du Milieu. Le gouvernement samoan a reçu un investissement de 50 million de dollars pour la rénovation de son aéroport international, en juillet 2015. Du côté polynésien, rien est refusable face à une crise politique et économique qui dure depuis plus de 10 ans et la Collectivité continuera, tant qu’elle pourra, ses ouvertures vers la Chine.