Un hôtel sur l’île de Moorea en Polynésie française ©Pixabay

Lors d’une rencontre tripartite entre la ministre du Tourisme et du Travail en Polynésie, les syndicats de salariés et les organisations patronales, la piste du tourisme local a été évoquée pour relancer l’activité économique de la Collectivité. 

15%, c’est le poids du tourisme dans le PIB de la Polynésie française. Un poids important ébranlé par la crise sanitaire et économique liée au Covid-19. « Une fois le déconfinement acté, et que les liaisons inter-îles seront rétablies, l’idée est d’appeler au patriotisme polynésien, d’acheter local, de voyager dans nos îles, de stimuler l’activité économique du fenua », a fait valoir la ministre du Tourisme Nicole Bouteau, interrogé par Tahiti-infos. La ministre évoquait alors, avec les partenaires sociaux de la Collectivité, deux dispositifs visant à protéger l’emploi, votés avec le plan de sauvegarde de l’économie polynésienne.

Souhaitant ne pas « lésiner sur les moyens », le président de la CPME en Polynésie a plaidé pour la création d’une « zone franche dématérialisée ». « L’idée est de stimuler la consommation, de baisser les prix des chambres d’hôtels, des pensions de familles, des billets d’avion pour les résidents », explique-t-il, « les chefs d’entreprise vont pouvoir garder ainsi leur outil de travail. Ils vont garder leurs salariés et nous éviterons des drames. On est capable de le faire, maintenant il faut que le Pays et l’État accompagnent ».

Plus réservé, le président du Medef local estime que ces deux dispositifs (Dispositif exceptionnel de sécurisation de l’emploi pour les salariés, Dispositif exceptionnel de sauvegarde de l’emploi des travailleurs indépendants) « ne sont pas adaptés aux grands groupes hôteliers et aux compagnies aériennes ».

Le tourisme local apparait donc comme levier de relance économique. Et en la matière, la Polynésie ne sera le premier territoire à explorer cette option. En Nouvelle-Calédonie, la province Sud a décidé de lancer une campagne, à partir du 18 mai, pour « booster le tourisme domestique » et « compenser un peu les pertes du tourisme international ». Intitulée «  Tourisme solidaire : restez chez nous », cette campagne proposera « 18 expériences touristiques incontournables » avec des réductions allant jusqu’à moins 60%.