C’est le projet qu’a soumis l’agence de location saisonnière Tahiti Homes au gouvernement polynésien la semaine dernière.
Dans un secteur touristique concurrentiel, l’agence Tahiti Homes a choisi de se différencier par l’innovation écologique. Pour se démarquer des 30 autres prestataires offrant le même service, Tahiti Homes a créé une filiale chargée d’exploiter une flotte exclusive de catamarans à propulsion électrique en Polynésie française. Du nom d’Elyt Charter Tahiti, cette société concevra et construira ces embarcations sur le Fenua. Une première unité de ce concept devrait prochainement être mise à l’eau.
Le catamaran reproduit ainsi le modèle des pirogues doubles polynésiennes. D’une capacité de 12 personnes, le yacht est autonome en eau grâce à deux citernes de 1200 litres et un parc photovoltaïque qui alimente les équipements de bord et sa double propulsion électrique. Pour la compagnie, il s’agit de proposer aux clients « un produit de charter ethnique, contemporain, parfaitement intégré à son environnement et propice à devenir une nouvelle icône de notre tourisme ».
Le charter nautique polynésien, fer de lance dans la région du Pacifique Sud
Malgré la concurrence, le charter nautique reste un secteur en pleine expansion. L’activité de charter, c’est-à-dire la location d’un voilier équipé et de ses services associés (équipage, alimentation, etc.) a attiré en Polynésie française 6 000 visiteurs en 2015, ainsi que des résidents, selon une étude récente sur l’économie bleue en Polynésie Française. Sur près de vingt entreprises déclarées dans ce secteur, trois sociétés concentrent 75 % de l’offre et 95 % de l’activité. Le charter nautique polynésien est soumis à une forte concurrence internationale (Seychelles, Maldives, Thaïlande), mais Tahiti en est le fer de lance dans toute la région du Pacifique Sud. Ces dernières années, le secteur est monté en gamme et le type de touristes s’est diversifié.
La Polynésie française concentre une centaine de voiliers en activité de charter (contre moins de vingt en Nouvelle- Calédonie et en Nouvelle-Zélande), et dispose de personnel, hôtesses et skippers, de mieux en mieux formés localement.
Pour le développement de ce segment, les professionnels préconisent de préserver la libre circulation, de développer le nombre de mouillages et de petites marinas dans les îles, et d’adapter le cadre réglementaire devenu obsolète.
Pour rappel, le tourisme maritime engendre 11 à 14 milliards de francs pacifique de retombées économiques par an pour le Pays.