Rachat de Vindémia par Hayot : « L’opération n’aura aucun effet négatif pour le consommateur », assure la présidente de l’Autorité de la concurrence

Rachat de Vindémia par Hayot : « L’opération n’aura aucun effet négatif pour le consommateur », assure la présidente de l’Autorité de la concurrence

C’est une opération de fusion-acquisition de grande envergure, « la plus grosse (…) en termes de chiffre d’affaires » jamais examinée par l’Autorité de la concurrence en Outre-mer, qui vient de franchir une nouvelle étape, à La Réunion. D’un montant de 219 millions d’euros, l’opération a reçu ce matin l’aval de l’Autorité « sous conditions ». 

« Le groupe a fait un certain nombre d’engagements très ambitieux puisque nous avons des engagements que nous n’avions encore jamais vu, notamment pour protéger les fournisseurs de tout effet négatif de l’opération et des engagements très importants en termes cession puisqu’un grand nombre de magasins ont dû être cédés à de nouveaux opérateurs afin de maintenir une concurrence effective », a expliqué Isabelle De Silva, présidente de l’Autorité de la concurrence, interrogée par nos partenaires de RTL Réunion.

Les prémices de l’opération remontent à la mi-2019, quand le groupe Vindémia, spécialisé dans la grande distribution à La Réunion et filiale de Casino, annonce la signature d’un accord de fusion-acquisition avec le groupe martiniquais Bernard Hayot (GBH), d’un montant de 219 millions d’euros. Dès lors, les craintes d’un monopole du groupe sur les enseignes de grande distribution à La Réunion se sont faites entendre. Mais selon la présidente de l’Autorité de la concurrence dans l’Océan Indien, les parts de marché devraient finalement rester égales voire diminuer après l’opération : 27% initialement pour Vindémia contre environ 25% après l’opération.

Rachat de Vindémia par Hayot : Le « oui mais » de l’Autorité de la concurrence

« Notre décision estime que l’opération, très importante dans son envergure, n’aura aucun effet négatif pour le consommateur puisque nous maintenons des alternatives pour le consommateur » a assuré Isabelle De Silva. « À chaque fois que l’opération aurait conduit à des parts de marché trop importantes, nous avons demandé des cessions de magasins afin que le consommateur puisse toujours avoir le choix », poursuit-elle, rappelant que GBH s’est aussi engagé à « maintenir la part des distributeurs locaux dans son approvisionnement » et « leur fournir des dispositions favorables dans les contrats ».

Si le calendrier exact de la suite des opérations n’est pas encore connu, la présidente de l’Autorité évoque une suite « plutôt rapide ». « On sent une volonté des entreprises d’aller assez rapidement ».

Interview d’Isabelle De Silva par RTL Réunion :

Isabelle De Silva, présidente de l'Autorité de la concurrence ©Eric Piémont / AFP

Isabelle De Silva, présidente de l’Autorité de la concurrence ©Eric Piémont / AFP