Ports ultramarins: Le Port de la Réunion vit « un changement d’époque »

Ports ultramarins: Le Port de la Réunion vit « un changement d’époque »

©GPM de La Réunion

Depuis le début de l’année, le port de l’île de La Réunion est le point d’éclatement du trafic conteneurisé de CMA CGM dans l’océan Indien, écrit Bernard Grollier, correspondant à La Réunion pour Les Echos. Depuis le premier semestre 2016, le trafic de conteneurs y a augmenté de 31%.

L’activité de transbordement, qui enregistre aussi une augmentation fulgurante de +175% depuis le début de l’année 2016, est à l’origine du bon du trafic de conteneurs au port de l’île de La Réunion. C’est la décision de CMA CGM, de faire du Port Réunion son hub pour l’Océan Indien, qui serait à l’origine de cette progression, « depuis janvier, nous faisons s’arrêter ici des lignes qui n’y passaient pas », a confié Bernard Elie, le responsable local de l’armateur marseillais. Selon le correspondant des Echos à La Réunion, la ligne hebdomadaire entre Fos et l’île de La Réunion est perçue comme la « colonne vertébrale du réseau ». Cette ligne rallie la France hexagonale à La Réunion en seize jours au lieu de 21 auparavant et croise celles d’Asie-Afrique et les deux lignes régionales de CMA CGM. En mai, la CMA CGM a également racheté 70% des parts de la Société d’Acconage et de Manutention de La Réunion, appartenant à Vincent Bolloré, et investi 4 millions d’euros dans du matériel à quai afin de mieux maîtriser les opérations de transbordement. « L’activité monte en puissance, nous ne devrions pas être loin de notre objectif de 100.000 EVP [unité de mesure des conteneurs, NDLR] pour 2016 », a poursuivi Bernard Ellie.

Pour rester attractif et absorber cette augmentation d’activité, le Port Réunion a investi 83 millions d’euros, avec l’aide de l’Europe et de l’Etat. « CMA CGM nous a choisis parce que nous avons un projet de développement et des infrastructures disponibles. Désormais, plus de la moitié de nos lignes sont des dessertes directes et nous sommes touchés par 4 des 5 premiers armateurs mondiaux. Les objectifs du transbordement sont quasiment atteints, même si nos équipements les plus récents sont encore en rodage. Pour Port Réunion, c’est un peu un changement d’époque », a expliqué Jean-Frédéric Laurent, président du directoire du Port. En 2015, Port Réunion a traité 4,5 millions de tonnes et 250.000 EVP, dont 24.000 en transbordement. Non loin de là, le numéro deux mondial MSC a, quant à lui, positionné son hub régional à Port Louis, sur l’île Maurice. Se pose alors la question d’une rivalité entre les deux ports, « ce n’est pas notre stratégie, nos ports ne sont pas à l’échelle des millions de conteneurs qui passent au large », a assuré Jean-Frédéric Laurent.