Centrale photovoltaïque sur les toits d’un Carrefour à Tahiti ©Tahiti-infos
Lors du dernier Conseil des ministres en Polynésie française, le Vice-président du gouvernement, Nuihau Laurey, a dressé le bilan et présenté les perspectives de la filière photovoltaïque dans la Collectivité du Pacifique.
D’emblée, le Vice-président du gouvernement de la Polynésie française, Nuihau Laurey, a annoncé des objectifs pour 2020 atteints, voire même dépassés. En 2009, le gouvernement -qui n’était pas le même que l’actuel- prévoyait une puissance installée de 16 MWc (MegaWatt crête) et un productible de 24 GWh (GigaWatt heure) pour la filière photovoltaïque en 2020. Fin 2015, les résultats sont au-delà des attentes. Selon Radio 1 Tahiti, 1 500 producteurs d’électricité auraient investi dans l’énergie solaire ; produisant une puissance installée de 27 MWc. C’est 68% de plus que l’objectif initialement prévu en 2009. A ce chiffre se rajoutent 170 clients autorisés, pour l’heure dans l’attente de réalisation ou de raccordement d’une installation photovoltaïque, soit 8,8 MWc supplémentaires. Surtout, le prix des installations photovoltaïques auraient baissé par 4 entre 2010 et 2015, passant de 6,78 euros/Wc à 1,75 euros/Wc. Sans aucune aide, que ce soit par des tarifs attractifs ou par la défiscalisation, le retour sur investissement d’une installation photovoltaïque s’établirait aujourd’hui à 7 ou 8 années au maximum. Sur certaines îles, notamment les plus importantes comme Tahiti, Bora Bora ou Nuku Hiva, le taux d’énergie aléatoire admise sur les réseaux électrique a déjà atteint les 30%. Ce franchissement de seuil a eu pour conséquence un ralentissement de la filière au second semestre 2015. Car au-delà, « des problèmes de stabilité peuvent survenir sur les réseaux électriques », occasionnant « des délestages partiels voire des situations extrêmes de « black out » » précise Radio 1 Tahiti.
C’est pourquoi, dans le volet des perspectives, le ministère polynésien en charge des énergies veut favoriser le développement de système de stockage ou de lissage de la production d’électricité dans son plan de transition énergétique. Le but ? Dépasser le seuil des 30% d’énergie aléatoire admise sur les réseaux. Estimé à environ 8,5 millions d’euros, l’investissement s’inscrira dans un plan prenant échéance en 2020. Le stockage centralisé permettrait ainsi de poursuivre le développement de la filière photovoltaïque et lui accorder une plus grande place dans le mix énergétique polynésien. Une mesure nécessaire pour atteindre l’objectif de 50% d’énergies renouvelables en 2020 établi par le plan de transition énergétique du gouvernement de la Polynésie française annoncé en novembre 2015.