Tournant solaire en Polynésie française

Tournant solaire en Polynésie française

En juin 2015, la commission énergie du gouvernement polynésien avait pourtant refusé l’installation de plusieurs centrales d’énergie solaire, mettant en avant des difficultés techniques. Six mois plus tard, revirement de situation. Par arrêté ministériel, le gouvernement vient d’autoriser plusieurs installations solaires de grande ampleur, à Tahiti et sur l’atoll de Hao.

Pour l’heure, les raisons de ce revirement restent occultes. Peut-être une conséquence de la COP 21, pendant laquelle Edouard Fritch, président de la Polynésie française, annonçait 50% d’énergie renouvelables en Polynésie d’ici 2050 ? Quoiqu’il en soit, c’est une bonne nouvelle pour le développement des énergies renouvelables et plus particulièrement, solaires. Le 19 janvier dernier, le gouvernement adoptait un arrêté ministériel autorisant l’installation de centrales photovoltaïques, dont certaines de grande ampleur, sur l’île de Tahiti et l’atoll de Hao. Certaines d’entre elles ont pourtant reçu un refus en juin 2015, « sans explication très claire ». C’était le cas de la centrale photovoltaïque de 817 kWc qui sera finalement installée sur les toits du centre commercial Carrefour Arue avant fin 2016.

C'est sur les toits du Carrefour de la commune de Arue que sera installée, courant 2016, la prochaine centrale photovoltaïque de Tahiti ©DR

C’est sur les toits du Carrefour de la commune de Arue que sera installée, courant 2016, la prochaine centrale photovoltaïque de Tahiti ©DR

David Guernion, chef de projet des énergies renouvelables de la société Eco Energy, nage en plaine confusion, même s’il prend acte de la bonne nouvelle. La question qui persiste ; qu’est-ce qui a motivé ce changement, entre juin 2015 et janvier 2016 ? « On a représenté le dossier pour cette centrale solaire avec les mêmes préconisations. Sur le dossier technique, rien a changé. On a juste rajouté au dossier un document faisant le bilan de nos installations ». En septembre 2015, le ministre polynésien en charge des énergies mettait en avant un argument technique : les risques de déstabilisation du réseau sur l’île de Tahiti dû à la multiplication par 20 en 10 ans des énergies dites aléatoires, dont fait partie le solaire. « Au delà de 30% de production d’énergie aléatoire sur le réseau, celui-ci peut être déstabilisé. Ça se sont les techniciens qui le disent partout dans le monde », a expliqué Nuihau Laurey, ministre en charge des énergies, à Tahiti-infos.

En attendant, la société Eco Energy ne perd pas de temps. Les travaux commenceront cette année, après une première phase de travaux préparatoires. Le coût total de l’investissement est estimé à environ 1,7 millions d’euros. Dans l’archipel des Tuamotu, sur l’atoll de Hao, une autre installation de centrale photovoltaïque est en projet. D’une puissance de 1 Mwc, cette centrale alimentera le chantier de la futur ferme aquacole qui doit être construite sur l’atoll. Cette centrale sera assistée par une unité de production thermique de 6400 kVA. Dans toute la Polynésie française, la plus importante installation photovoltaïque reste celle située sur les toits du Carrefour de la commune de Puna’auia.