Les trois provinces de Nouvelle-Calédonie ont accepté la proposition de prêt de l’Etat pour renflouer la Société Le Nickel (SLN), mais elles souhaitent en limiter le montant à leur niveau de participation (34%) dans la société, ont-elles indiqué.
A Nouméa la semaine dernière, le Premier ministre Manuel Valls a proposé que l’Etat prête jusqu’à 200 millions d’euros à la STCPI (entité qui porte les parts des provinces) afin qu’elles soient « en situation d’assumer pleinement (leurs) devoirs d’actionnaires pour couvrir les besoins en financement jusqu’en 2018 et passer la crise ». Premier employeur privé du Caillou, la SLN – filiale du groupe Eramet dont l’Etat détient 26% – est touché de plein fouet par la chute des cours du nickel et perd actuellement 20 millions d’euros par mois. Réunie en assemblée générale mercredi soir, la STCPI a validé la principe du prêt, tout en émettant des réserves. « Oui à l’emprunt, mais dans une limite qui est celle de notre responsabilité. Quant aux modalités, il faut les discuter parce qu’en l’état actuel des choses, la négociation n’a pas eu lieu », a déclaré à la presse le député Philippe Gomes, président délégué de la STCPI. Précisant le périmètre de la responsabilité des provinces calédoniennes, il a tâclé les erreurs de gestion du groupe Eramet. « Il y a une part du désastre contre laquelle on ne peut rien, c’est l’effondrement des cours. Et il y a une autre part du désastre qui est liée à la stratégie qui a été celle d’Eramet et qui a été erratique », a déclaré M.Gomes, également administrateur d’Eramet au nom de la STCPI.
Il a notamment mis en cause « la distribution de 100 milliards CFP (800 millions d’euros) de dividendes » à l’orée de la crise et le report depuis « une décennie » de la construction d’une nouvelle centrale électrique, indispensable à la réduction des coûts de production. D’après les calculs de la STCPI, sa contribution au sauvetage de la SLN d’ici fin 2018 s’élèverait à 127 millions d’euros. En outre, la STCPI souhaite vivement que le Japonais Nisshin Steel, qui possède 10% du capital de la SLN, mette lui aussi au pot. « Il serait inacceptable que les Japonais n’investissent pas », a déclaré André Dang, président de la STCPI. Le montant exact et les modalités du prêt doivent désormais faire l’objet de discussions avec l’Etat, en vue du conseil d’administration d’Eramet, le 9 mai.
Avec AFP.