Après que le Brésilien Vale ait annoncé, en début de semaine, chercher un repreneur pour son usine hydro-métallurgique de nickel à Goro tout en mettant en place une nouvelle stratégie industrielle, les réactions de politiques, institutionnels, associations et syndicats ont été nombreuses.
Par communiqué, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a assuré être « attentif à la volonté de Vale NC de faire évoluer rapidement son modèle pour se positionner sur le marché des batteries, porteur d’avenir, dans des conditions qui permettront à l’usine du Sud d’être rentable ». « Ce changement de modèle ne sera pas sans conséquence sur les salariés, les sous-traitants de l’usine et les populations du Sud », a poursuivi l’exécutif calédonien qui « sera très vigilant sur l’évolution de la situation afin que les intérêts de ces différentes catégories de la population calédonienne soient pleinement pris en compte ».
De son côté, l’exécutif de la province Sud a dit vouloir contribuer à « trouver un repreneur en capacité de continuer à exploiter le site dans de bonnes conditions sociales, environnementales et de sécurité ». « Le principe de réalité économique prévaut quant à la nécessaire révision de la stratégie industrielle pour stopper les pertes de l’usine de Goro et enfin la rendre rentable », poursuit-on, ajoutant que « la province sera très exigeante sur les conditions de mise en œuvre des mesures d’accompagnement des salariés et des sous-traitants ».
« On est pour la nouvelle stratégie » a déclaré Pierre Tuiteala, secrétaire général du syndicat Soenc-Nickel. « Par contre, on sera vigilant sur l’impact social », qui souligne un manque de transparence sur l’avenir des salariés et des effectifs. De son côté, l’association Ensemble pour la planète (EPLP) se dit « ravie » de la fin du raffinage : « cela fait diminuer les risques sur l’homme et l’environnement », explique Martine Cornaille, vice-présidente de l’association. Néanmoins, elle alerte sur la nouvelle stratégie mise en avant par l’industriel qui « sur le plan fiscal (…) n’apporterai rien à la Nouvelle-Calédonie ».
« La Nouvelle-Calédonie paye déjà un lourd tribut lié à l’Histoire, aux impacts de la construction et à la non-atteinte des objectifs de production de cette unité industrielle », a commenté l’Union nationale pour l’indépendance (UNI) dans un communiqué. « La Nouvelle-Calédonie ne peut donner un blanc-seing au PDG de Vale après les efforts et les faveurs accordées à cette multinationale ». De son côté, le sénateur Pierre Fogier, réagissant au communiqué de l’UNI, défend que « la province Sud doit être libre de consolider son propre modèle industriel ».
Interrogé par Caledonia, Antonin Beurrier, PDG de Vale NC, a mis en avant une « transition ordonnée » et « progressive ». Se félicitant du soutien des syndicats sur la nouvelle stratégie industrielle du groupe, il assure que Vale engagera cette transition dans « le dialogue et la transparence », le « respect du droit du travail » et surtout, lancer « de l’innovation sociale comme on n’en a jamais vu en Nouvelle-Calédonie ».