Nickel calédonien : Le Brésilien Vale cherche un repreneur pour son usine métallurgique de Nouvelle-Calédonie

Nickel calédonien : Le Brésilien Vale cherche un repreneur pour son usine métallurgique de Nouvelle-Calédonie

©Vale-NC

Vale Nouvelle-Calédonie a annoncé mardi à Nouméa chercher un repreneur pour son usine hydro-métallurgique de nickel à Goro, dans le sud de l’archipel, qui est déficitaire et dont le modèle industriel va être redéfini.

La semaine dernière, des sources concordantes avaient indiqué que le groupe brésilien voulait fermer la partie raffinerie de ce site qui permet de produire de l’oxyde de nickel (produit fini). Une solution qui permettrait de « mieux limiter les dégâts » en termes de sauvegarde d’emplois, avait assuré un responsable du syndicat Soenc-Nickel. Cette information intervenait après l’annonce en septembre par l’industriel du rééchelonnement d’un investissement de 500 millions de dollars, dans des installations de stockage des résidus à sec de l’usine.

Mardi, une nouvelle étape été franchie avec la décision de Vale-NC de céder son actionnariat (95%) dans ce site industriel de taille mondiale. « Vale veut passer le relais au niveau de l’actionnariat en 2020. Avant, nous allons changer le modèle initial qui ne marche pas, en fermant la raffinerie et en ne produisant plus que du NHC (Nickel Hydroxyde cake, produit intermédiaire peu raffiné, ndlr) », a déclaré à la presse Antonin Beurrier, PDG de Vale-NC.

L’usine de Vale-NC emploie actuellement 1280 personnes. « Il y aura des licenciements mais on va les limiter le plus possible et des salariés seront redéployés », a indiqué Antonin Beurrier faisant état de discussions avec les syndicats qui doivent aboutir le 9 décembre. Il a précisé que le nouveau modèle, qui doit permettre de parvenir à l’équilibre, reposait également sur l’exportation de 2 millions de tonnes de minerai de nickel par an, pour lesquelles l’industriel doit encore obtenir le feu vert des autorités calédoniennes.

La banque d’affaires Rothshild « a été mandatée pour trouver des investisseurs », a ajouté le patron de Vale-NC se montrant confiant compte tenu du produit « remarquable » que constitue le NHC pour le marché des batteries de voitures électriques. « C’est un marché moteur qui croit de 20 à 40% par an. Des groupes comme Tesla, BASF ou Panasonic sont prêts à en acheter », a-t-il déclaré. Vale-NC ambitionne de produire 33 000 tonnes de NHC en 2020. La production de cobalt sera elle arrêtée.

En 2019, seulement 23 000 tonnes de nickel (NHC et oxyde de nickel) contre un objectif fixé en début d’année à 40 000 tonnes auront été produites tandis que les pertes annuelles de Vale-NC doivent atteindre 200 millions de dollars. Des experts estiment que le groupe brésilien a investi en tout 9 milliards de dollars dans son complexe calédonien. Pour expliquer la volonté de Vale de se retirer de Nouvelle-Calédonie, Antonin Beurrier a en outre indiqué que « depuis le drame de Brumadinho, Vale se recentre sur son cœur géographique ».

Le 25 janvier 2019, la rupture d’un barrage minier de Vale à Brumadinho, dans le sud-est du Brésil, a fait plus de 270 morts et disparus, provoqué une catastrophe écologique et plombé les résultats financiers du groupe.

Avec AFP.