Nickel calédonien : Le Brésilien Vale envisage de fermer sa raffinerie de nickel

Nickel calédonien : Le Brésilien Vale envisage de fermer sa raffinerie de nickel

©Vale.nc

Le groupe brésilien Vale envisage de fermer sa raffinerie de nickel en Nouvelle-Calédonie, en raison de problèmes techniques et financiers, pour s’orienter vers un nouveau modèle industriel, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

« Nous n’arrivons pas à produire. Il vaut donc mieux limiter les dégâts et fermer la raffinerie (environ 90 emplois, ndlr) que de fermer tout le site et avoir 1 300 personnes au tapis », a déclaré Pierre Tuiteala, responsable du Soenc-Nickel (Syndicat des employés et ouvriers de Nouvelle-Calédonie). Confirmant des informations des Nouvelles-Calédoniennes, il a ajouté que Vale-NC souhaitait maintenir la production de cobalt, renforcer la production de NHC (nickel peu raffiné) et se lancer dans l’exportation de minerai brut.

En début de semaine, les dirigeants de la filiale calédonienne du géant brésilien ont présenté leur nouvelle stratégie aux élus du Congrès, assemblée délibérante, lors d’une réunion plénière à huis clos. Un élu présent a confirmé ces projets, précisant que les exportations de minerai seraient d’environ 2 millions de tonnes par an.

« Cela va nécessiter une autorisation du gouvernement local et une modification du code minier, ce qui ne sera pas une mince affaire », a-t-il mis en garde, faisant allusion aux divergences politiques, concernant l’exploitation minière. Il a également indiqué que les employés de la raffinerie pourraient être, pour une partie d’entre eux, redéployés sur le site. L’usure de la raffinerie, son coût de production élevée comparé à celui des usines chinoises et des cours du nickel atones sous-tendent ces décisions.

Entrée en production en 2013, l’usine hydrométallurgique de Vale, qui exploite le vaste gisement de Goro dans le sud de l’archipel, ne produira que 25 000 tonnes de nickel en 2019 alors que son objectif était de 40 000 tonnes, selon des données transmises en septembre dernier par l’industriel.  A cette époque, Vale-NC avait annoncé un rééchelonnement jusqu’à 2024 au lieu de 2022 d’un investissement de 500 millions de dollars pour le stockage à sec des résidus de l’usine.

Contactés, les responsables de Vale-NC n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment. Une conférence de presse est prévue le 3 décembre. Mardi au Brésil, Vale a procédé à une dépréciation comptable du site de Goro de 3 milliards de dollars à 1,6 milliard, reflétant ses difficultés.

Avec AFP.