Après multiples reports, le tribunal de commerce de Fort-de-France a prononcé ce jeudi 30 janvier 2020 la liquidation du groupe France-Antilles après 56 ans d’existence. Les 235 salariés se retrouvent désormais sans emplois.
Le sort des quotidiens France-Antilles Martinique, France Antilles Guadeloupe et France-Guyane est désormais scellé. L’offre de reprise de l’actuel actionnaire Aude Jacques Ruettard (petite-fille de Robert Hersant créateur du quotidien en 1964) n’a pas été retenu par le tribunal de commerce qui a prononcé la liquidation judiciaire sans poursuite d’activités. Seules les radios ont été cédées à Philippe Kelsch, président de Chérie Fm Martinique.
Une décision de liquidation envisagée par les rédactions qui ont annoncé la fin de la publication du journal dans leur édition du 30 janvier 2020. «Chers lecteurs, Vous avez entre vos mains la ou l’une des dernières éditions de votre journal France-Antilles créé en 1964.(…). Aussi, les Antilles et la Guyane seront les premières et donc les seules régions de France à être privées d’un journal quotidien» pouvait-on lire en Une des quotidiens de Martinique et de Guadeloupe. France-Guyane, qui avait cessé l’impression de son édition papier depuis plusieurs jours, a souligné «la fin d’une époque».
Unique quotidien dans les Antilles et en Guyane, le groupe France-Antilles, créé en mars 1964 à l’occasion de la visite officielle du président Charles de Gaulle en Martinique, avait été placé en redressement judiciaire depuis le 25 juin 2019. Il accusait des pertes comprises entre 450.000 et 600.000 euros par mois, pour un chiffre d’affaire annuel de 28 millions d’euros.
Dans un communiqué commun, le ministre de la Culture Franck Riester et la ministre des Outre-mer Annick Giradin on indiqué «prendre acte de cette décision et regrettent que la mobilisation d’investisseurs privés, aux côtés d’un soutien exceptionnel de l’Etat, n’ait pas été suffisante pour permettre un projet de reprise». Ils précisent « qu’ils suivront avec la plus grande attention les conséquences sociales de cette liquidation judiciaire et l’accompagnement qui sera apporté aux 250 salariés du groupe France-Antilles ». « Ils réaffirment leur mobilisation pour qu’existe une presse locale aux Antilles et en Guyane et plus généralement accompagner toutes les initiatives qui pourront contribuer à faire vivre le pluralisme de la presse et de l’information dans les territoires ultramarins».
Une situation déficitaire qui conduit désormais à une catastrophe à la fois sociale- avec plus de 230 salariés sans emploi- et culturelle, avec la disparition d’un pan de l’histoire et du patrimoine de ces territoires.
Désastre pour les salariés, désastre pour les lecteurs, désastre pour le pluralisme. Le fait qu’aucune solution de reprise sérieuse n’ait pu être élaborée ces derniers mois par le @gouvernementFR avec les entreprises des trois territoires restera comme le signe d’un abandon. https://t.co/gsDEM3S7C8
— J BOREL-LINCERTIN (@JBorelLincertin) January 30, 2020
Aujourd’hui France-Antilles disparaît de Guadeloupe, Martinique et Guyane. Un coup dur pour la presse écrite et la pluralité des médias locaux. Mais surtout un vrai pincement au cœur pour moi après deux ans dont 8 mois de montagnes russes. #franceantilles #presseecrite #fin pic.twitter.com/F1NkTPARfk
— Hadrien Jame (@hadrienjames) January 30, 2020
Encore un journal qui s'arrête… La Guyane et les Antilles deviennent les seules régions de France à ne plus avoir de quotidien. Et pourtant il y en a des choses à raconter …
#FranceAntilles #PQRMonAmour #Martinique #Guadeloupe
cc @Sonia_Devillers @a2linefrancois pic.twitter.com/h4HME8kW41— Louis-Marie Picard⭐️⭐️ (@lm_picard) January 30, 2020