Madagascar : 2 millions d’hectares de terrains de colons réunionnais et français bientôt cédés aux paysans

Madagascar : 2 millions d’hectares de terrains de colons réunionnais et français bientôt cédés aux paysans

Le gouvernement malgache a annoncé sa volonté de rétrocéder des terrains coloniaux aux paysans qui exploitent ces surfaces. On estime à 2 millions d’hectares la surface à partager à Madagascar.

Les terrains coloniaux pourraient être rétrocédés aux paysans malgaches, annonce la Tribune de Madagascar. C’est l’une des volontés du gouvernement du pays  qui souhaite ainsi mettre fin à ce dossier épineux datant de l’accession de la Grande île à l’Indépendance en 1960. À l’origine, ces terres dont la superficie est estimée à près de 2 millions d’hectares appartenaient aux colons venus de France métropolitaine mais également de La Réunion. Laissées à l’abandon depuis 54 ans, elles étaient toutefois occupés par les paysans autochtones, des migrants, ou des descendants d’ouvriers agricoles. Ces derniers y cultivent diverses cultures  comme le café, du cacao, du girofle, de la vanille, du poivre et de l’ylang-ylang mais aussi à la production de riz ou de maïs. La question de ces domaines coloniaux n’ayant jamais été tranchés, les agriculteurs avaient un statut de « squatteurs ».

Pour mettre fin à leur situation précaire, l’Etat malgache compte bien prendre ce problème à bras-le-corps. Après le premier rejet de la haute cour institutionnelle malgache, d’examiner un texte de loi sur ce sujet, le président Hery Rajaonarimampianina s’est personnellement saisi de la question.Un nouveau projet de loi pourrait être examiné dans les mois qui viennent. Une affaire qu’il faudra gérer avec précaution car sensible. « Il y a les parcelles abandonnées par leurs propriétaires, qui demeurent toutefois immatriculées sous leurs noms. », ajoute la Tribune de Madagascar. À cela s’ajoute, le potentiel développement agricole de l’île par le biais de l’exploitation de ces hectares de terres. «De grandes superficies ont été délimitées dans les régions privilégiées par l’administration coloniale pour leur grand potentiel agricole: Itasy, Ambatondrazaka, la côte Nord-Ouest (Nosy Be, Ambilobe, Ambanja, Analalava), Sainte-Marie, le long de la côte Est entre Toamasina et Manakara, l’Ouest (Betsiboka, Miandrivazo), le Sud (Mandrare)», indique le journal.