Livre Paris 2019 : Protéger la créativité, leitmotiv de la start-up Ipocamp, co-fondée par le Polynésien Arnaud Cheyssial

Livre Paris 2019 : Protéger la créativité, leitmotiv de la start-up Ipocamp, co-fondée par le Polynésien Arnaud Cheyssial

©Facebook Ipocamp

Originaire de Polynésie française par sa mère et sa grand-mère, c’est à Paris qu’Arnaud Cheyssial a grandi et co-fondé sa start-up Ipocamp, dont « l’obsession » est de « stimuler la créativité et de la protéger avec des outils faciles d’accès en termes d’utilisation et de coût ». Exprimant principalement ses talents littéraires en poésie, Arnaud Cheyssial est également le second prix de la seconde édition du concours littéraire de la Délégation de Polynésie. Sa start-up accompagne cette année la 3ème édition du concours pour conseiller les futurs participants sur la protection de leurs œuvres. Interview. 

Outremers360 : Pouvez-vous nous expliquer quel est le but, la mission de votre Start-up Ipocamp ? Quand et comment en avez-vous eu l’idée ? À qui offrez-vous ces services ?

Arnaud Cheyssial : L’obsession d’IPOCAMP est de stimuler la créativité et de la protéger avec des outils qui sont faciles d’accès en termes d’utilisation et de coût. Pour se faire, nous avons réduit à un seul geste (le drag and drop) la possibilité de donner date certaine à toute création, qu’elle soit artistique ou d’affaires. Ipocamp délivre à ce titre un certificat de dépôt international permettant d’ancrer dans le temps les différentes étapes de sa création et de mieux les partager une fois que celles-ci sont effectivement protégées.

Il y a 2 ans, il fallait illustrer la possibilité de faire un outil opérationnel de la blockchain. Être entrepreneur, c’est considérer que les paroles sont les ombres de l’action. Nous souhaitions passer de zéro à un le plus rapidement possible. Ainsi, Ipocamp a développé sa solution en 6 mois pour faire de cette technologie de stockage décentralisée un lieu de confiance pour tous les créateurs du monde.

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Nos clients et utilisateurs font partie de l’industrie créative. Nous protégeons d’ores et déjà les 21 000 artistes de la Maison des artistes tout en valorisant l’innovation de PME, Startups, Instituts de recherche et d’enseignement.

Quelle importance revêt aujourd’hui la protection des œuvres ? Comment les créateurs font ils traditionnellement pour les protéger ?

En 2019, le web, qui a 30 ans jour pour jour, déploie des services hégémoniques qui centralisent la valeur apportée par les utilisateurs eux même. Cette contribution volontaire de milliards d’utilisateurs a fait la fortune de ces plateformes centralisées. Elles sont à la fois une source d’inspiration et une vitrine permettant de glisser facilement vers le plagiat et la contrefaçon des idées originales. Cap digital nous rappelle à ce titre que seulement 87% du contenu d’internet est original.

IPOCAMP à cette ambition de valoriser cette originalité constituante du droit d’auteurs. Cette prime d’incompatibilité est en chacun de nous et je pense en tant qu’auteur que cette capacité créative se travaille également au niveau juridique et économique.

En France, seulement 6 000 dessins et modèles sont déposés chaque année à l’INPI, ce qui est très peu. Ce pouls créatif moribond doit être réactivé par la mise à disposition d’outils simples et conçus pour leurs utilisateurs et répondant à la manière dont ils créent. Protéger une création via un smartphone et en quelques clic est un pas vers une meilleure accessibilité de la propriété intellectuelle.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours : de vos racines polynésiennes à la création de votre Start-up ?

Ma grand-mère et ma mère sont tahitiennes et le Fenua notre famille. Grandir à Paris avec des racines polynésiennes a toujours été un avantage social dans la diversité historique de la France. La réputation et la beauté de nos îles a toujours jeté un orient littéraire et cinématographique sur notre culture. Aujourd’hui nous sommes très honorés de contribuer à la protection des auteurs qui auront à cœur d’illustrer leur odyssée vers la métropole. Tel Uzbek et Rica à travers leur voyage initiatique, il nous reviendra de très belles lettres polynésiennes. Et elles seront valorisées par la protection de leurs auteurs.

Arnaud Cheyssial, en compagnie de Lucille Bambridge, de l'association des éditeurs de Polynésie, et Caroline Tang, déléguée de la Polynésie à Paris, lors du Livre Paris 2019 ©Outremers360

Arnaud Cheyssial, en compagnie de Lucille Bambridge, de l’association des éditeurs de Polynésie, et Caroline Tang, déléguée de la Polynésie à Paris, lors du Livre Paris 2019 ©Outremers360

Vous avez participé au concours littéraire de la Délégation de la Polynésie l’an dernier, et avez gagné le second prix : quel est votre lien avec l’écriture ? En plus d’aider les auteurs à protéger leurs œuvres ?

L’écriture c’est la discipline du cri tel que nous le rappelait feu maître Lévy. Mais c’est aussi un medium vers sa propre vérité. Il faut du courage et de la persévérance pour coucher un texte de qualité. Il faut également être au service de la langue française, la faire chanter et concilier son infinie finesse dans sa nécessaire modernité. La francophonie, c’est aussi la Polynésie et le Pacifique un vecteur de partage et de voyage. Quant à mes talents littéraires, ils s’expriment principalement en poésie qui est le lieu littéraire, selon moi, où seul le mot et le style comptent.

Cette année, votre Start-up est partenaire de la 3ème édition du concours littéraire de la Délégation. Qu’allez-vous proposer aux futurs participants ?

Gagner un prix littéraire c’est gagner en confiance dans le souhait d’écrire d’avantage et vouloir goûter au chemin de l’édition. Si les lauréats récompensés par le jury dans la qualité de leurs textes sont aussi protégés en tant qu’œuvre littéraire au niveau international, la délégation polynésienne illustre à merveille la capacité de notre territoire à marier la tradition dans l’innovation. IPOCAMP remercie encore la délégation de la confiance qu’elle porte à l’ensemble des partenaires de cette troisième édition du concours.

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