©Bourbon
Le groupe de services maritimes pour l’industrie pétrolière Bourbon du réunionnais Jacques de Chateauvieux a annoncé jeudi, dans un communiqué, le placement en redressement judiciaire de sa holding ainsi que de sa sous-holding Bourbon Maritime par le tribunal de commerce de Marseille.
C’est le groupe lui-même qui en avait fait la demande auprès du tribunal de commerce, le 25 juillet. Le tribunal a validé cette demande. Cette démarche ne concernera pas les sociétés opérationnelles, qui pourront continuer à servir leur clientèle normalement. Cela faisait suite à un appel en garantie de la société chinoise ICBC Leasing, propriétaire de 46 bateaux loués à des filiales de Bourbon, qui réclame des loyers impayés. Or Bourbon Corporation, la holding cotée de l’ensemble du groupe, avait donné sa garantie sur le paiement des loyers.
L’appel en garantie représente un montant de plus de 800 millions d’euros, selon le groupe, qui explique par ailleurs la demande de placement en redressement judiciaire de sa sous-holding Bourbon Maritime par « l’accélération, par certains prêteurs français, du remboursement de leurs créances représentant un montant de 720 millions d’euros, augmentés des intérêts contractuels ».
« Dans le cadre du redressement judiciaire, Bourbon s’attachera particulièrement à l’issue positive des négociations avec ses partenaires financiers afin d’évoluer dans un contexte stabilisé qui résulterait d’une restructuration financière équitable », a ajouté le groupe dans son communiqué.
Le redressement judiciaire gèle le passif existant à l’ouverture de la procédure, pendant une période d’observation qui peut durer jusqu’à 18 mois. Elle doit permettre à l’entreprise de présenter un plan de continuation de ses activités avec un réaménagement de son endettement
Bourbon souligne qu’il ne touche aucune de ses sociétés opérationnelles, « qui peuvent poursuivre leur fonctionnement normalement ».
Le groupe, mis à mal par la crise pétrolière il y a quelques années et dont la dette atteint 2,7 milliards d’euros, n’avait l’an dernier pas pu respecter certaines clauses de contrats de prêts bancaires.
Ses principaux créanciers (notamment les français BNP Paribas, Crédit Mutuel, Natixis et Société Générale) ont proposé l’apport de nouvelles liquidités et la conversion de dette en capital, ce qui leur donnerait le contrôle de l’entreprise avec 93% du capital.
La direction de Bourbon a de son côté fait une contre-proposition qui ne laisserait aux créanciers qu’un maximum de 30% du capital, permettant ainsi à Jacques de Chateauvieux, PDG du groupe et principal actionnaire, d’en conserver le contrôle.
Bourbon emploie plus de 8.200 personnes, dont bon nombre hors de France.