Le groupe Bourbon demande le redressement judiciaire

Le groupe Bourbon demande le redressement judiciaire

©Bourbon

Lourdement endetté et sous la pression de ses créanciers, le groupe de service maritimes pour l’industrie pétrolière Bourbon a annoncé jeudi avoir demandé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire pour sa holding auprès du Tribunal de commerce de Marseille.

Cette procédure auprès du tribunal de commerce de Marseille fait suite au rejet par ce dernier d’une demande d’ouverture de sauvegarde, a précisé dans un communiqué le groupe de services maritimes pour l’offshore pétrolier et gazier, plombé par la réduction drastique des investissements de ses clients depuis près de quatre ans.

« La procédure de redressement judiciaire ne concernera que la société holding Bourbon Corporation et non les sociétés opérationnelles, qui pourront poursuivre leur fonctionnement normalement et continuer de répondre aux besoins des clients », a précisé Bourbon.

Le groupe, qui négocie depuis des mois une restructuration de sa dette bancaire, avait demandé lundi la suspension de sa cotation à la Bourse de Paris après la demande de certains créanciers d’obtenir le paiement de créances et d’indemnités contractuelles dont Bourbon Corporation était en partie garante, à hauteur de 800 millions de dollars environ.

« Dans le cadre du redressement judiciaire, Bourbon s’attachera particulièrement à l’issue positive des négociations avec ses partenaires financiers afin de pouvoir évoluer dans un contexte stabilisé qui résulterait d’une restructuration financière équitable pour tous et dans l’intérêt de la société et de ses salariés », a-t-il précisé jeudi.

Le Gel du passif pourrait durer jusqu’à 18 mois

Le redressement judiciaire de Bourbon gèlerait le passif existant du groupe à l’ouverture de la procédure pendant une période d’observation pouvant durer jusqu’à 18 mois.

La procédure vise à permettre au débiteur de présenter un plan de continuation de ses activités par le réaménagement de son endettement, qui peut être étalé sur une période maximale de 10 ans. Les principaux créanciers et loueurs de navires de Bourbon avaient déposé début juin une offre de conversion de la dette du groupe en capital prévoyant une prise de contrôle de la société par ses prêteurs et l’injection de nouvelles liquidités, à la suite de quoi le président de Bourbon Jacques de Chateauvieux a formulé une proposition alternative. L’offre des créanciers, qui était valable jusqu’au 27 juin, émanait de sociétés et institutions françaises, chinoises et internationales représentant 75% de la dette de Bourbon, parmi lesquelles BNP Paribas, Crédit Mutuel Alliance Fédérale, Natixis et Société Générale, ainsi que ICBC. La dette de Bourbon s’élevait à près de 2,4 milliards d’euros à la mi-mars.

Avec Reuters