Le jeune réunionnais Denis Richefeu raconte son volontariat international en administration au Chili

Le jeune réunionnais Denis Richefeu raconte son volontariat international en administration au Chili

Chaque année, ils sont quelques 10 000 jeunes à tenter l’expérience du volontariat international en entreprise (VIE), un programme de mobilité simple et sécurisé porté par Business France. À 25 ans, Denis Richefeu a intégré l’antenne de Business France de Santiago du Chili en volontariat international en administration (VIA).

Outremers360 : Comment avez-vous entendu parler pour la première fois du VIA ?

Denis Richefeu : C’est lors de la ma dernière année d’étude, durant mon année de bachelor à l’école de gestion et de commerce de La Réunion à Sainte-Clotilde, que je me suis rendu compte que je voulais aller à l’international et aider les entreprises à développer leur business à l’étranger. Mon stage de fin d’étude au sein du club Export de La Réunion m’a permis de confirmer ce projet. Dans une suite logique, j’ai alors passé mon master à l’Inseec Business School de Bordeaux.

J’ai réalisé des stages à l’international, majoritairement en Espagne. En 2018, j’ai intégré en tant que stagiaire la filière arts de vivre et santé au sein de l’antenne de Business France en Espagne. J’avais pensé au VIE, mais pas au VIA. Comme tout le monde, je suis allé sur civiweb. J’ai vu un VIA au Chili et un autre en Colombie. J’ai préféré le Chili car des amis m’avait dit que c’était top !

Pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

Je suis arrivé à Santiago du Chili en juillet 2018, au sein de l’antenne de Business France. Elle s’apparente au bureau commercial de l’ambassade de France. Je suis chargé de développement agrotech. J’accompagne les entreprises françaises du secteur agroalimentaire sur le marché chilien : je réalise des études de marché, des mises en relation, des analyses de viabilité. Et de manière plus transversale, je suis chargé de la mise en valeur du dispositif du VIE au Chili. Je les accompagne dans leurs démarches. C’est intéressant.

J’ai beaucoup appris, notamment à travers la veille sectorielle, avec de beaux dossiers sur la partie agro. J’accompagne de belles entreprises chiliennes sur le marché. Ma mission était de l’épanouissement total. C’est une opportunité que je n’aurai pas deux fois dans ma vie, même s’il y a plus de 24h de vol de chez moi ! Les clichés que j’avais sur l’Amérique latine sont tombés. Ce sont des images véhiculées par le cinéma. J’ai beaucoup voyagé. J’ai visité le Brésil, l’Argentine, le Pérou, la Bolivie et l’île de Pâques.

Pensez-vous que l’on vous a confié davantage de responsabilités en VIA que dans un poste classique ?

Oui, tout à fait. Ici, c’est un petit bureau. J’étais en charge du pôle agrotech. Tout de suite, j’ai eu une prise de responsabilité. Vous représentez la filière agrotech. Vous avez des rendez-vous avec les institutions gouvernementales chiliennes mais aussi avec des grandes chaînes de distribution. Je n’aurai pas eu ces responsabilités en France.

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Votre mission de deux ans touche à sa fin en juillet, qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?

Ça m’a permis de grandir. Je suis passé de stagiaire à un profil confirmé. On doit se débrouiller tout seul. Cela m’a permis de passer à une vie d’adulte, indépendant sur le plan financier et personnel. Et puis, si les Chiliens sont un peu froids au début, au fur et à mesure, la relation se construit. Faut être curieux, comprendre leur histoire. Au niveau de la langue, l’espagnol chilien est totalement différent du reste de l’Amérique latine. Ça donne un certain charme au pays. Je me suis fais de très bons amis, toujours là pour de bons conseils.

Quelle est la suite pour vous ?

Je suis en recherche d’emploi, avec ce même axe, en appui aux entreprises dans le développement à l’international. Je porte aujourd’hui une expertise ibérique et en Amérique latine. Je cherche un poste en tant que commercial export ou export manager dans l’Hexagone ou en Europe. Sur le long terme, je prévois de revenir à La Réunion pour faire avancer mon territoire.

Que diriez-vous aux jeunes ultramarins diplômés qui hésitent encore à tenter l’expérience du VIA ?

Il faut partir pour transposer ce que vous avez vu dans vos territoires. Par exemple, l’e-commerce, est extrêmement développé au Chili, ce qui n’est pas le cas à La Réunion. Il faut oser, ne pas avoir peur. Le VIE est très beau dispositif. C’est un peu le jackpot gagnant. En deux ans, selon la destination, vous êtes bien rémunéré grâce à des indemnités d’un cadre confirmé et une couverture santé très correcte. Lorsque j’étais à La Réunion, j’ai très peu voyagé dans l’océan indien. Du coup, le VIA est un bon moyen de commencer dans la vie professionnelle. En tant qu’ultramarin, on part avec une belle ouverture d’esprit. À La Réunion, il y a déjà plusieurs cultures. Mon dernier conseil, ne pas se limiter à un bassin. Il faut considérer le monde dans sa globalité.

Propos recueillis par Amélie Rigollet

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