Economie: Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie souhaite investir en Papouasie-Nouvelle Guinée

Economie: Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie souhaite investir en Papouasie-Nouvelle Guinée

De son retour de sa mission diplomatique à Port Moresby (Papouasie Nouvelle-Guinée ), le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie Philippe Germain a présenté le 18 juillet devant les acteurs économiques les opportunités d’investir en Papouasie. Ce territoire « où il reste tout à construire » selon Philippe Germain, fait figure de nouvel eldorado pour les entreprises calédoniennes. Un article de notre partenaire La Dépêche de Nouvelle-Calédonie.

L’invitation datait de 2017. A Apia, aux Samoa, alors que la Nouvelle-Calédonie participait pour la première fois au forum des îles du Pacifique en tant que membre à part entière, le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), Peter O’Neill, rencontrait Philippe Germain, le président du gouvernement, pour l’inviter à Port Moresby afin de venir prendre le pouls de son pays et d’imaginer une collaboration. Deux ans et trois missions en Nouvelle-Zélande, Australie et au Vanuatu plus tard, c’est chose faite. Accompagné des membres du gouvernement Didier Poidyaliwane, Bernard Deladrière et d’une délégation d’acteurs économiques, Philippe Germain a mené une mission de diplomatie économique à Port Moresby du 3 au 7 juillet. Une mission qui laisse entrevoir tellement d’opportunités pour les entreprises calédoniennes que le gouvernement a décidé d’organiser une restitution dans l’auditorium du conservatoire de musique et de danse, mardi soir.

2019 une année charnière

« C’est un pays où il y a tout à faire, du sol au plafond, lance Philippe Germain. Depuis que nous avons débuté les missions de soutien à l’export, c’est la première fois que nous voyons autant d’opportunités et ce pour toutes entreprises calédoniennes, que ce soit de services, de BTP, d’ingénierie, d’énergie,  de transformation et même pour l’artisanat. Actuellement une vie économique se développe à Port Moresby, plus d’un million d’habitants et déjà 70 000 expatriés à pouvoir d’achat, un marché quasi équivalent à Nouméa ». Pourquoi déjà 70 000 expatriés ? Parce que LNG Exxon Mobil et Total vont débuter leur projet gaz en 2019, qu’il pèse déjà 18 milliards de dollars (l’équivalent de deux projets KNS) et qu’il va drainer lors de la phase de construction 20 000 expatriés dont de nombreux français.

« Suite à nos discussions avec le premier ministre et l’ensemble des autorités jusqu’au gouverneur général, le représentant de la reine, et à l’accueil qui nous a été réservé, on sait désormais que les portes nous sont ouvertes, tient à préciser le président du gouvernement. Port Moresby est en construction, ils ont des besoins dans tous les domaines, jusqu’au commerce, et le potentiel d’un pays de 8 à 10 millions d’habitants. Sans viser trop haut, toutes entreprises qui a une activité en Nouvelle-Calédonie à le même potentiel en PNG ». Et le Premier ministre aurait, selon les dires, des envies de French touch et non d’une hégémonie chinoise ou australienne.

Si on ajoute à cela un manque cruel d’infrastructures routières, hormis dans les trois principales agglomérations que sont Port Moresby, Madang et Lae, d’hôtels, de logements pour tous ces expatriés, d’assainissement, de réseaux d’eau, d’électricité (seulement 8% des populations ont accès à l’électricité), on obtient un marché gigantesque à la portée du très grand savoir-faire des entreprises calédoniennes. A tel point que Philippe Germain a annoncé qu’en attendant l’arrivée du délégué de la Nouvelle-Calédonie en PNG en 2019, le gouvernement est prêt à financer un poste si les acteurs économiques trouvent la bonne personne pour jouer les facilitateurs sur place.

Seule ombre au tableau, la liaison aérienne. Il a fallu 24 heures à la délégation pour se rendre à Port Moresby en passant par l’Australie. Si les échanges s’avéraient fructueux, il faudra réfléchir à une liaison Nouméa-Port Moresby d’autant que les employés de Total pourraient avoir envie de rejoindre un petit bout de France durant leur long séjour en Papouasie, pays qui n’est pas réputé pour ses trésors, hormis en sous-sol, ni ses infrastructures touristiques et encore moins sa sécurité.

Easy Skill déjà en Papouasie

Easy Skill SAS International, une société d’ingénierie et de recrutement fondée par deux ingénieurs, Christopher Lorho et Pierre Bussy, et basée à Lyon et Nouméa a déjà sa succursale en Papouasie. Elle y mobilise ses ressources pour répondre aux défis des secteurs du pétrole, du gaz, de la mine de l’énergie renouvelable et conventionnelle, de l’industrie lourde et des infrastructures. Elle est chargée de recruter les compétences les plus appropriées pour faire équipe avec les porteurs de projets. « L’aventure PNG a commencé pour nous lors d’un voyage économique organisé il y a trois ans par Business France, explique Christopher Lorho. Nous faisions partie de la délégation avec quatre autres entreprises calédoniennes pour découvrir le projet papou et le projet Total déjà d’actualité. Vu les opportunités, j’ai décidé d’implanter notre société en partenariat avec une société australienne ». Et pour le co-fondateur d’Easy Skill pas de regret. « L’installation sur place d’une entreprise n’est pas insurmontable, c’est une succession d’étapes simples, précise Christopher Lorho qui annonce tout simplement que le marché papou va exploser dès 2019. C’est une nouvelle ère bénéfique à la PNG et aux populations. Chaque entreprise a intérêt à se tourner vers ce pays, à condition qu’elle soit sûre que le service qu’elle assure ici est de qualité ».