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Le constructeur européen a posé un A220 floqué Air Baltic, en début de semaine, sur l’aéroport international de la Tontouta. Le but ? Promouvoir cet appareil conçu pour le transport régional alors que deux compagnies devraient prochainement voir le jour dans la région.
« C’est un avion qui permet de faire des vols courts entre les îles par exemple, mais aussi beaucoup plus longs jusqu’à 3400 nautiques », a expliqué Santiago Garcia Benito, analyste marketing pour les avions monocouloir chez Airbus Industrie. Pouvant accueillir 145 sièges et parcourir jusqu’à 6 300 km sans escale, l’ancien C-series du Canadien Bombardier, devenu A220 depuis le partenariat avec Airbus, pourrait devenir le leader sur le marché des 100 – 150 sièges monocouloir. Autre corde à son arc, il serait peu gourmand en carburant, la base pour les appareils nouvelles générations.
Pour séduire les nombreuses personnalités politiques et économiques venues se rendre compte de ses qualités, l’A220 a notamment survolé à basse altitude la Grande Terre ainsi que les îles d’Ouvéa, de Maré et de Lifou. Et pour cause, ce sont les élus de la province des Îles Loyauté qui sont intéressés par cet appareil. En effet, le président de la province, Jacques Lalié, a récemment demandé à la compagnie Air Loyauté de réfléchir à un projet de compagnie régionale, Air Oceania.
« On n’est pas là pour contrer Air Calédonie ou Aircalin, s’il faut se mettre à table pour monter une société ensemble et coordonner les schémas, on pourra le faire. Mais aussi avec d’autres partenaires d’autres pays. Prochainement on aura un déplacement sur Fidji et les Salomon, pour essayer de développer des partenariats. Ce voyage permet d’ouvrir des perspectives afin de sortir de l’enclave créée pour Aircal par rapport à Air France. Il faut sortir de là, parce que c’est comme cela que l’on peut emmener des touristes », a par ailleurs expliqué Jacques Lalié au micro de Nouvelle-Calédonie La 1ère. Pour l’heure, aucune commande. L’élu attend les résultats d’une étude sur les retombées économiques d’une telle compagnie pour les îles.
Louis Alphonse, homme d’affaires Wallisien, porte également un projet de compagnie aérienne régionale pour son archipel : WF Aviation. « On a annoncé 93 emplois. Il y aurait des fréquences et des tarifs plus incitatifs, un développement de l’activité touristique progressivement donc une véritable montée en puissance au niveau des infrastructures, des compétences et de l’attrait que peut avoir le territoire. On vise un trafique essentiellement affinitaire puisqu’en dehors de Wallis et Futuna, il y a une très grande diaspora. Vers Nouméa puisque c’est ici que se trouve l’essentiel de la communauté mais aussi la Polynésie française pour rejoindre le Hub de Papeete. À travers cette destination, on a des entrées intéressantes vers la France, via les compagnies low-cost qui y sont implantées », a-t-il expliqué. Le Wallisien a d’ailleurs utilisé un A220 pour illustrer ce que pourrait être l’appareil type de la compagnie.
Dans la région, Airbus pourra notamment compter sur un futur ambassadeur de son A220. Air Vanuatu attend en effet, dès juin 2020, deux appareils de type, plus précisément un A220-100 et un A220-300. « Le premier appareil va permettre de desservir nos destinations de Brisbane et Auckland. Le deuxième avion renforcera ces destinations-là aussi et en même temps de préparer les destinations futures », a expliqué le président du CA de la compagnie, Joël Langsau. Les responsables d’Air Vanuatu se sont dernièrement rendu en Polynésie française dans le cadre d’un futur accord « qui permettrait de développer le transport aérien et les échanges commerciaux entre les deux territoires du Pacifique Sud ».
Avant la Nouvelle-Calédonie, Airbus avait présenté son appareil au Vanuatu, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Le constructeur européen va poursuivre son opération séduction dans l’Asie-Pacifique en passant par la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Cambodge et l’Inde. À la mi-octobre, la compagnie réunionnaise Air Austral a a signé un protocole d’accord pour trois Airbus A220-300, avec des livraisons attendues à partir de la fin de l’année prochaine. Sa partenaire Air Madagascar est en train de finaliser une commande similaire.