©Région Réunion

Après le Pacifique hier, Emmanuel Macron a échangé en visioconférence avec le président de la Région Réunion, Didier Robert. Ensemble, ils ont évoqué les actions d’urgence à mettre en œuvre mais aussi la redéfinition du plan de convergence.

En amont de son rendez-vous avec le président de la République, Didier Robert a échangé avec les représentants des chambres consulaires, les organisations patronales et syndicales mais aussi les responsables d’associations économiques. « Ecouter, comprendre et me faire porte-parole auprès du Président de la République, des inquiétudes des acteurs du monde économique, est à mon sens une étape importante pour sortir La Réunion du marasme qui s’installe », déclare Didier Robert en ouverture de son communiqué de presse.

En parallèle des questions d’urgence à poser face à la crise, le président de Région a également évoqué avec Emmanuel Macron le « Plan d’action » et le « Plan de relance » pour La Réunion. Concernant les questions d’urgence d’abord, Didier Robert a fait part au Président de son inquiétude sur le ravitaillement en gels et en masques pour les salariés de l’île à partir du 11 mai. Selon lui, il est « primordial de soutenir les entreprises locales qui vont se mettre à produire ces masques » afin de « structurer une filière de production artisanale de masques en tissu grand public ».

En parallèle du maintien des dispositifs de soutien aux entreprises, le Président de Région Réunion a demandé à l’Etat d’aller plus loin en optant pour « un effacement partiel au moins des charges » car selon lui, « reporter ces charges ne ferait que décaler le problème dans le temps ».  L’objectif étant de dégager « une ligne de crédit qui doit être partagée par l’Etat et la Région sur les équipements et les petits investissements qui vont être nécessaires à chaque métier, et chaque secteur d’activité ».

À moyen et long terme, Didier Robert a sensibilisé Emmanuel Macron « sur la nécessité d’enclencher un plan de relance très actif qui mette en œuvre un nouveau modèle basé sur quatre secteurs d’activité : l’autonomie énergétique, la sécurité alimentaire et sanitaire, la commande publique, et le tourisme ». Selon lui, la concrétisation de ce plan d’action passe par la réinvention d’ « une défiscalisation DOM TOM » pour les particuliers sur les cinq ans à venir, basée notamment sur la réhabilitation du logement, ce qui relancerait l’activité du secteur du bâtiment.

Par ailleurs, il demande la mobilisation des reliquats financiers qu’il y a aujourd’hui sur les dispositifs nationaux. « Je demande une redéfinition du plan de convergence en engageant ses 350 millions d’euros sur ces nouvelles priorités définies. Cela pour une durée de 2 ans et non plus sur 5 années comme prévu actuellement. Il faut également obtenir de l’Etat une compensation des pertes financières de la Région qui percevra moins de recettes de l’octroi de mer, de la TSCC etc ». Grâce à ces mesures, le président de Région Réunion espère « un ticket de 1 milliard d’euros sur deux ans à consacrer à ces nouveaux dispositifs ».

Côté aérien, il a demandé « un vrai niveau de vigilance sur les entrées à l’aéroport avec des tests au départ et un passeport sanitaire. Concernant Air Austral il faut redynamiser et desserrer les capacité de fret ». Enfin, Didier Robert a insisté auprès du Président de la République sur le « risque d’une crise sociale qui nous ramènerait 30 ans en arrière à la Réunion ».

Amélie Rigollet