La décision finale devrait être connue début juillet. Pour l’heure, les discussions continuent à huis clos à Paris, entre les représentants de l’Etat (APE), les experts de la SLN et d’Eramet et ceux d’Enercal, l’équivalent d’EDF en Nouvelle-Calédonie. Pour alimenter la future usine de nickel de la SLN, l’option du Gaz naturel liquéfié (GNL) semble l’emporter sur le charbon.
Pour que la construction de la centrale électrique, qui alimentera l’usine de la SLN de Doniambo, soit prise en compte dans la loi de Finance 2017, la décision devra être prise avant juillet. Et alors que l’option charbon présentait des coûts de production moins importants, il semblerait que les instances dirigeantes de la SLN choisissent le Gaz naturel liquéfié (GNL), plus propre et plus rentable.
L’option charbon
Elle avait été mise sur la table dès 2011, lors de l’annonce du projet de nouvelle centrale électrique pour alimenter l’usine de nickel de Doniambo. L’alimentation par le charbon aurait permis de produire une électricité deux à trois fois moins cher que le GNL. Néanmoins, cette solution présente un risque de pollution considérable, essentiellement d’ importants rejets de gaz à effets de serre. D’autant plus que les infrastructures coûteraient le double par rapport à une usine de charbon. Petit à petit donc, l’option GNL a fait son chemin, devenant l’option presque incontestable pour la future centrale électrique et ce, pour plusieurs raisons.
L’option GNL
Déjà, celle-ci offrirait à la SLN une belle réduction de la facture énergétique et surtout, une option nettement moins polluante que le charbon. Sur ce point, les écologistes devraient en être ravis rapporte la 1ère. Une option qui a du sens face à l‘implication de la Nouvelle-Calédonie sur le front du réchauffement climatique. Pendant la COP 21, le gouvernement calédonien s’était d’ailleurs mobilisé, avec la Polynésie française et les États insulaires du Pacifique, pour obtenir un Accord qui limite à 1,5° C l’augmentation des températures.
Le GNL offrirait également à la SLN une compétitivité renforcée du fait de l’abaissement de ses prix de production, le handicap majeur du Caillou. En 2015, l’offre en GNL explose dans le monde grâce à la découverte de nouveaux gisements. Néanmoins, la demande baisse, le marché asiatique (Chine, Japon, Corée du sud) lui préfèrant l’énergie nucléaire et le renouvelable, ce qui oblige les producteurs à baisser les coûts. De plus, l’Australie a découvert d’importants gisements sur sa côte Est, juste en face de la Nouvelle-Calédonie. Avec la vente historique des sous-marins d’attaque par la France à l’Australie, la Nouvelle-Calédonie peut bénéficier des relations au beau fixe entre les deux pays, en opérant notamment une baisse des coûts à l’achat. L’Australie est même prête à livrer le GNL avec un méthanier de 30 000 m3, tout à fait adapté aux besoins de la Nouvelle-Calédonie.
Même du côté des infrastructures, l’option GNL présente des avantages. « Le quai de l’usine de Doniambo devra être prolongé d’une centaine de mètres, ce qui ne pose pas de problème particulier« , a expliqué un expert qui suit les négociations à Paris. Le coût total de ce prolongement serait d’environ 400 millions d’euros, soit la moitié du prix d’une usine à charbon. Pour les équipements relatifs au gaz, la Nouvelle-Calédonie devra se doter d’un navire citerne pour le stocker, ainsi que des tuyaux pour le transporter jusqu’à la centrale et d’une unité de stockage au sol sur place.
Face à tous ces arguments qui font pencher la balance en faveur d’une usine à GNL, plus aucun doute ne semble subsister quant au choix de la centrale qui alimentera l’usine de la SLN. Réponse officielle avant juillet.