Agriculture à Marie-Galante: Paul Dongal, Prix Oscannes 2018: « Il faut que les jeunes agriculteurs prennent en main le destin de Marie-Galante»

Agriculture à Marie-Galante: Paul Dongal, Prix Oscannes 2018: « Il faut que les jeunes agriculteurs prennent en main le destin de Marie-Galante»

Paul Dongal a reçu le 28 décembre le prix Oscannes2018 © Outremers 360

A l’approche des élections à la chambre d’agriculture de la Guadeloupe, Outremers 360 s’est penché sur la première activité de l’île de Marie-Galante et est allé à la rencontre d’agriculteurs pour obtenir leur regard sur leur profession. Focus sur le parcours et les souhaits de Paul Dongal lauréat du Prix Oscannes 2018, pour faire avancer la filière sur l’île.

Exploitant agricole depuis 1986, le travail de Paul Dongal a été récemment récompensé du prix du meilleur champ de canne 2018 de Guadeloupe (Prix Oscannes) le 28 décembre lors d’une cérémonie organisée dans les jardins de la SICAGRA au Moule (Guadeloupe). « C’est un honneur de gagner ce concours organisé depuis 18 ans par les 4 Sica. C’est la première fois que Marie-Galante remporte ce prix. C’est surtout un honneur pour Marie-Galante parce que les conditions en Guadeloupe et à Marie-Galante sont différentes. C’est aussi un honneur pour la Sicama qui entretient des relations étroites avec ses adhérents et qui permet aux agriculteurs d’évoluer dans le bon sens » explique Gérard Dongal qui indique « être agriculteur depuis le ventre de sa mère».

«Croire en l’agriculture»

Agriculteur depuis plus de décennies, Gérard Paul Dongal souligne le problème de l’eau agricole et de l’irrigation reste une difficulté majeure dans cette filière sur ce territoire. «Nous ne disposons pas de tous les outils pour évoluer, il faut multiplier nos efforts par eux ou trois pour obtenir des efforts. On ne peut faire d’agriculture sans eau. Les produits à Marie-Galante sont encore plus chers qu’en Guadeloupe. Il est nécessaire que les élus et la population croient à l’agriculture. En dehors de l’agriculture, les perspectives sont peu nombreuses sur l’île» ajoute Gérard Paul Dongal.

Au fil des années, ce dernier regrette aussi l’absence de techniciens de la Chambre d’agriculture pour accompagner les agriculteurs dans leurs activités. « Lorsque je me suis installé, il y avait 11 techniciens pour aider les agriculteurs, aujourd’hui, ils sont trois.Les agriculteurs ont besoin de techniciens pour les conseillers. Ce n’est pas le cas aujourd’hui !».
Paul rappelle également que « Marie-Galante doit être pris en main par les Marie-galantais». « Ce sont aux Marie-galantais de se mettre ensemble et de faire évoluer les choses. Cela est tout à fait possible».

Mieux coopérer, mieux accompagner

Comme solution, l’agriculteur de Saint-Louis avance la diversification de la production agricole et le regroupement des agriculteurs en coopérative pour s’assurer de revenus corrects mais aussi donner la chance aux jeunes agriculteurs.« Mon souhait est de voir installer de jeunes agriculteurs. L’avenir appartient à la jeunesse. La chambre d’agriculture doit prendre en compte la formation des jeunes», insiste-t-il.
En dépit des difficultés que connait le secteur, Paul Dongal affirme rester confiant et se prépare déjà à obtenir de nouveaux prix pour continuer à valoriser l’agriculture marie-galantaise.