©Joshua Olney Zide
Ce mardi 10 avril, le ministre de la Culture en Polynésie française, Heremoana Maamaatuaiahutapu, et le Président de la Communauté de communes des îles Marquises (CODIM), Félix Barsinas, ont été auditionné par le Comité national des biens français du Patrimoine mondial, dans le cadre de la candidature des îles Marquises à l’UNESCO. Une audition « satisfaisante » pendant laquelle les experts hexagonaux ont émis « critiques constructives » et « recommandations ».
« On est là pour présenter aux experts le dossier de candidature des îles Marquises pour qu’il reste inscrit sur la liste indicative avant la présentation finale devant l’UNESCO », explique Félix Barsinas, maire de Tahuata et Président de la CODIM, à l’issue de cette audition qui s’est déroulée au Ministère de la Culture à Paris. « Notre présentation du dossier de candidature des îles Marquises pour l’UNESCO, de ce que nous dise les membres du Comité, était intéressante », assure Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre polynésien de la Culture et de l’Environnement. « Il y a eu pas mal de critiques constructives puisque ce n’est qu’une étape dans le processus. Donc il va falloir que l’on attende leur décision : est-ce que le dossier va être retenu par le Comité en vue d’une présentation future à l’UNESCO ou est-ce qu’il va falloir qu’on reprenne certaines parties du dossier ? Nous attendons leur délibération », poursuit-il.
Au départ, une quarantaine de sites étaient recensés dans la candidature des îles Marquises. Mais dans un souci de « gestion », cette liste de sites a été réduite à 9. « Les Marquises, ce ne sont pas des communes limitrophes, ce sont des îles éparpillées et il nous parait difficile de gérer conjointement les 42 sites alors qu’au niveau des 9 sites préconisés, il y a des sites complètement inaccessibles, ce qui nous facilite par la suite pour mettre en place des comités de gestion », explique Félix Barsinas. « L’ensemble des sites restent remarquables », assure-t-il, en soulignant que la sélection finale a été faite « avec l’accord des maires des îles Marquises ».
« Il a fallu faire un gros travail pour retenir les sites les plus importants selon les critères de l’UNESCO, c’est-à-dire, avec des valeurs universelles exceptionnelles, des biens mixtes, à la fois naturels et culturels. C’est toute la difficulté mais aussi l’intérêt de ce dossier ; nous souhaitons démontrer que pour les Polynésiens, et les Marquisiens en particulier, le lien entre la nature et la culture est évident. Il n’y a pas de dichotomie entre l’homme et son environnement », ajoute Heremoana Maamaatuaiahutapu.
En juillet 2017, la Polynésie française défendait devant l’UNESCO le classement du Marae Taputapuatea, site culturel majeur de la Polynésie ancestrale, situé sur l’île de Ra’iatea (archipel de la Société). « Le souhait que nous avons apporté par rapport au site de Taputapuatea, c’est de nous laisser un an, voire deux, afin de trouver tous les éléments de réponse par rapport aux recommandations faites par le comité des experts », indique Félix Barsinas. Une fois tous les « éléments de réponse » apportés, l’archipel et ses 9 sites retenus pourront passer à la phase finale de la candidature : le passage devant le Comité d’inscription au Patrimoine mondial de l’Humanité.
Les 9 sites recensés dans le dossier de candidature des îles Marquises :
L’île de Hatutu et sa zone marine (52 000 hectares dont 600 de surface terrestre)
Hatiheu (78,9 hectares)
Paeke (3,2 hectares)
Ensemble terrestre de l’île de Nuku Hiva : Nuku a Taha et les monts Tekaoo et Oomu (7 600 hectares)
Pics et Pitons, vallée de Haka’ohoka et baie de Hoho’i (2 300 hectares dont 92,6 pour la vallée de Haka’ohoka)
Motu Oa (39,2 hectares)
Paepae (plateforme) Menaha (0,15 hectares)
Me’ae de lipona et la vallée de Puamau (2,5 hectares)
Hanavave, monts Tou-aouoho et Mounanui, falaises d’Omoa (2 300 hectares).