Culture : « Les objets doivent circuler », confie Emmanuel Kasarhérou, nouveau Président du Quai Branly

Culture : « Les objets doivent circuler », confie Emmanuel Kasarhérou, nouveau Président du Quai Branly

©Martin Bureau / AFP

L’information avait été révélée hier par Le Monde et officialisée ce mercredi en Conseil des ministres. Emmanuel Kasarhérou est le nouveau Président du Musée du Quai Branly – Jacques Chirac. Joint par la rédaction d’Outremers360, il explique le grand chantier qui l’attend à la tête du Musée et les étapes de sa candidature. 

Outremers360 : Vous êtes le premier Kanak, calédonien et océanien nommé à la présidence d’un grand musée de l’Hexagone. Quelles sont vos impressions ? 

Emmanuel Kasarhérou : Une impression de grand honneur qui m’est fait et en même temps de grande modestie de prendre en main un grand et un formidable Musée tel que le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac.

Vous aurez pour mission notamment d’accompagner le chantier de circulation des œuvres entre le Nord et le Sud. En quoi cela consiste et comment cela va se passer ? 

Cela consiste en un partage d’un patrimoine qui est un patrimoine de l’humanité. Faire en sorte que ce qui est possible d’être vu à Paris puisse aussi être vu à Londres, Washington, Dakar, Papeete ou à Nouméa. C’est l’idée que les objets doivent circuler, qu’ils sont porteurs d’Histoire, de sensibilité, qu’ils expriment quelque chose et qu’en circulant, ils font parler. Les gens s’expriment, et des sensibilités différentes peuvent être ainsi tressées autour de ces objets.

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J’avais déjà eu l’occasion de faire un travail de ce type lorsque j’étais à Nouméa, où il y avait aussi une demande de retour d’objets et nous avions organisé, au Musée de Nouvelle-Calédonie puis au Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, ces allers et retours d’objets qui s’appelaient « Les objets ambassadeurs », et qui permettaient de faire revenir au pays des objets pendant des périodes de trois ans. Se sont agrégées autours de ces objets des personnes qui avaient un intérêt pour ces objets, les écritures, les tribus, et de faire un travail autour de ces objets. Certains de ces objets sont restés définitivement sous forme de dépôt, d’autres sont repartis pour aller nourrir d’autres regards sous d’autres cieux.

C’est en janvier dernier, lors du Festival international du Film documentaire Océanien (FIFO), que le président de la Polynésie a annoncé, à la surprise générale, votre candidature à la succession de Stéphane Martin. Comment se sont passés ces derniers mois de candidature ? 

Il faut faire une démarche. Pour se porter candidat il faut réfléchir et produire un projet que l’on soumet. À c’est partir de ce projet et à partir des différentes rencontres avec le Jury que l’on vous retient ou pas. La crise sanitaire a créé un délai de plus mais autrement les choses étaient largement avancées fin février.

D’ailleurs le Musée est toujours fermé en raison de cette crise sanitaire. Est-ce que vous avez une date de réouverture ? 

Nous n’avons pas encore de date définie. Ce sera arrêté par les autorités de tutelle, le Premier ministre et les Ministres de la Culture et de la Recherche, dans les jours prochains. Nous travaillons sur une ouverture prochaine avec toutes les sécurités possibles pour faire en sorte que les collections puissent être à nouveau admirées, et à la disposition d’un public le plus large possible. Dans la limite bien sûr du nombre de personne et du protocole sanitaire que les visiteurs devront respecter.

Témoignage ému de la mère d’Emmanuel Kasarhérou, futur Président du musée du Quai Branly à Paris