Alex Catherine : « La musique est le dénominateur commun de ma vie »

Alex Catherine : « La musique est le dénominateur commun de ma vie »

©Facebook / Alex Catherine

A 47 ans, le chanteur guadeloupéen Alex Catherine est au faîte de sa gloire sur la scène musicale antillaise. Auteur-compositeur et formidable interprète, il traverse le temps avec toujours la même constance et un succès jamais démenti. En témoigne son actuelle tournée dans l’Hexagone. Rencontre avec ce phénomène de la musique antillaise qui fait chavirer le cœur des femmes et pas seulement.

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Alex Catherine n’est pas venu à la musique par hasard bien qu’il pensait s’orienter vers une carrière footballistique. En effet, depuis son enfance, il a baigné dans un univers musical et notamment du Gwo Ka grâce à son père, féru de cette musique, qui l’emmenait dans les Lewoz et qui côtoyait quelques maîtres du Ka tels les Loison, Bois-Dur, Geoffroy ou Man Dupui.

En 1989, Frédéric Caracas et Victor Delver, deux musiciens et compositeurs guadeloupéens en vogue à cette époque font concourir de jeunes talents avec à la clé la promesse d’une production d’album. Un concours que le jeune Alex Catherine, alors âgé de 17 ans, remporte haut la main. Mais ne se sentant pas prêt et préférant laisser mûrir sa réflexion sur le genre de musique qu’il veut présenter au public, le jeune Catherine décide de ne pas réaliser cet album qui lui était promis en récompense.

Un succès jamais démenti

Ainsi, pendant 3 ans, il mettra à profit son silence médiatique pour dit-il, « réaliser un cheminement personnel quant à ma construction musicale ». Durant cette période, avec la complicité de son ami Tony Deloumeaux, il crée, selon son expression, « une nouvelle couleur en termes de son, d’écriture, mêlant la poésie à l’actualité en faisant en sorte que le public plus généralement se reconnaisse à travers mes textes ».

Au terme de ce cheminement, en 1992, le jeune prodige guadeloupéen sort son premier opus « Intimes », dont plusieurs titres trusteront le classement des hits parades antillais. Un album qui le révélera aux yeux du grand public. Depuis, le succès ne s’est jamais démenti et la liste de ses tubes est longue. Outre les réalisations et opus déclinés avec les groupes « Zouk All Star », « Champagn’ » de Frédéric Caracas ou « Réal Limit », on peut citer des titres comme « I’Ona », « Rété », « Belle » qui ont cartonné.

Alex Catherine ne chante pas que l’amour dans ses textes même s’il assure avoir embrassé une carrière musicale « pour amener de l’amour sous toutes ses formes à mon peuples ». On en veut pour preuve des titres comme « Silens » qui traite des enfants mourant de faim ou encore « Yon a Lot » qui parle de la difficulté de la vie au quotidien.

Défenseur acharné du zouk

Défenseur acharné du zouk, il le proclame haut et fort, profitant pour rendre un hommage appuyé à son regretté ami, Patrick Saint-Eloi. « Le zouk a non seulement une couleur, un rythme, une histoire, mais également un visage : celui de Patrick Saint-Eloi qui a été mon mentor, celui à qui je dois tout et en premier lieu les encouragements à faire toujours mieux », explique-t-il. Et de rajouter, « ses conseils, son inspiration m’ont permis de grandir. C’est une grande fierté d’avoir été son ami ».

Pourtant, en dépit de son succès toujours grandissant, en témoigne l’accueil que lui a réservé le public qui a repris en chœur toutes ses chansons lors de sa dernière prestation en banlieue parisienne, Alex Catherine ne semble pas avoir pris la grosse tête. Il s’en est même fait un devoir. « Je reste et demeure simple en faisant de la musique pour mon peuple et ne cherchant pas être ce que je ne suis pas et ne serai jamais », affirme-t-il. Et de claironner : « Je suis un Guadeloupéen fier de l’être ayant la culture et la tradition chevillées au corps ». On ne saurait délivrer une meilleure profession de foi.

Daniel Fousse alias Bob Lee.