Le Congrès de Nouvelle-Calédonie demande le retrait du projet de réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral

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Le Congrès de Nouvelle-Calédonie demande le retrait du projet de réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral

La majorité indépendantiste et Éveil océanien au Congrès a adopté, ce lundi, une proposition de résolution visant à demander le retrait du projet de loi constitutionnelle, qui doit être examiné cette nuit par l’Assemblée nationale, à Paris. Une séance qui a de nouveau montré les fortes divisions des élus sur le dégel du corps électoral. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Séance particulièrement houleuse, ce lundi matin, au Congrès où les élus devaient examiner une proposition de résolution demandant le retrait du projet de loi constitutionnelle portant modification du corps électoral. Un débat qui se produisait quelques heures seulement avant que ce projet ne soit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

Pierre-Chanel Tutugoro (UC-FLNKS et nationalistes) et Jean-Pierre Djaiwe (Uni), qui portent ce texte, justifient la démarche en estimant que « l’État a contribué à raviver des tensions politiques en Nouvelle-Calédonie et des prises de position de plus en plus dures entre les uns et les autres. »

Vifs débats

Signe de ces tensions, la séance s’est d’abord ouverte par de vives passes d’armes entre les blocs indépendantistes et loyalistes, notamment en raison d’un communiqué de la CCAT déclarant le député Nicolas Metzdorf « persona non grata en Kanaky ». L’élément déclencheur d’attaques parfois dures de part et d’autre de l’hémicycle. Au terme d’un long débat de près de quatre heures, qui s’est ensuite concentré sur le « fond » du dossier, développant « deux visions » du corps électoral opposées, les élus sont passés au vote.

Une mission de dialogue ?

Auparavant, le groupe Calédonie ensemble a proposé un amendement sur un sujet « qui fait consensus auprès de toutes les forces politiques » afin de sortir du combat frontal « dégel ou pas dégel ». Il est ainsi proposé, en parallèle du texte initial, que le Congrès sollicite de la part de l’État « en urgence » la constitution d’une mission du dialogue impartiale (associant également l’Assemblée nationale et le Sénat), « pour fluidifier les échanges […] afin de favoriser l’émergence d’un grand accord ». Un amendement refusé par l’ensemble des autres groupes.

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La proposition de résolution demandant le retrait de la réforme constitutionnelle a ensuite été adoptée à 28 voix pour (dont les groupes Uni, UC-FLKS et nationalistes, Éveil Océanien) et 24 voix contre (Le Rassemblement, les Loyalistes, Calédonie ensemble).

Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes