En Nouvelle-Calédonie, une exposition plonge les visiteurs dans l'histoire des tout premiers bagnards de l’archipel

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En Nouvelle-Calédonie, une exposition plonge les visiteurs dans l'histoire des tout premiers bagnards de l’archipel

A l'occasion des 160 ans de l'arrivée de l'Iphigénie, le premier convoi de condamnés au bagne, le site historique de l'île Nou propose une nouvelle exposition qui retrace le parcours de onze des 248 hommes à bord, qui ont fait souche et marqué bon nombre de familles calédoniennes, de génération en génération. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Castel, Paladini, Theuil, Pommelet, Dambreville... Autant de noms de famille qui ont traversé la société calédonienne et qui partagent un autre point commun : l'Iphigénie. Cette frégate a marqué l'arrivée du premier convoi de condamnés au bagne en Nouvelle-Calédonie, le 9 mai 1864. A bord, 248 hommes vont, malgré eux, écrire le début d'un chapitre fondateur de l'histoire pénitentiaire du Caillou. 

Au total, 75 convois plus tard, près de 22 000 transportés aux travaux forcés, 4 000 déportés politiques et autant de relégués auront été envoyés sur le bagne de l'île Nou. Chiffre auquel s'ajoutent un millier de femmes, également transportées ou reléguées à « La Nouvelle ». 

Onze récits de vie

Pour rendre hommage comme il se doit à cet héritage et célébrer le 160e anniversaire de ce patrimoine, l'Association témoignage d'un passé a préparé une nouvelle exposition pour retracer les récits de vie de ces forçats. L'installation met ainsi la lumière sur onze hommes qui ont donc fait partie du premier contingent débarqué de l'Iphigénie puis qui « ont fait souche » et ainsi marqué des générations entières de Calédonien(ne)s. 

« Rappeler la spécificité de l'histoire calédonienne »

« A travers ces portraits, nous avons souhaité rappeler la spécificité de l'histoire calédonienne qui a fait que ces condamnés ont ensuite eu des unions et des descendants sur le territoire, ce qui n'est pas le cas d'autres bagnes coloniaux, comme la Guyane », explique Adèle Simon, la directrice du musée de l'île Nou. « En Nouvelle-Calédonie, il y avait une logique de colonisation pour que ces gens restent, se marient et aient des enfants. Ces hommes ont donc participé à l'histoire. »

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Cette exposition temporaire a officiellement été dévoilée, le mercredi 8 mai, à l'occasion de la journée des descendants, dont certains ont eu de belles surprises. « Certaines personnes sont venues parce qu'elles savaient qu'un de leurs descendants figurait sur cette exposition et ils ont alors rencontré d'autres membres de leur famille, qui ont cet ancêtre en commun, sans qu'ils se connaissent et c'est aussi tout le sens de notre travail », glisse Adèle Simon ; qui précise que l'installation est visible jusqu'au 31 juillet. 

Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes