L’artiste réunionnaise Maya Kamaty en concert à Paris et à La Réunion, avant une tournée au Brésil cet été

©Maya Kamaty / Facebook

L’artiste réunionnaise Maya Kamaty en concert à Paris et à La Réunion, avant une tournée au Brésil cet été

L’autrice-compositrice et interprète réunionnaise Maya Kamaty sera en concert à la Bellevilloise, à Paris le 21 mars puis au Téat Saint-Gilles à La Réunion les 29 et 30 mars, avant d’entamer une tournée au Brésil cet été. Des concerts et une tournée à l’étranger pour promouvoir entre autres son dernier opus « Sovaz ». Un album où elle opère un changement d’univers musical en faisant une incursion remarquée et remarquable dans la pop urbaine créole. Bluffant ! 

Maya Kamaty est une artiste volontiers déroutante et transgressive qui cultive et revendique même sa singularité. Dans sa volonté de s’affranchir de ce sparadrap de fille de…qui lui colle à la peau – elle est la fille de Gilbert Pounia, leader du célèbre groupe réunionnais Ziskakan et de la conteuse Anne Grondin – elle ne cesse de casser les codes et de multiplier les expériences musicales en explorant différents courants musicaux. Mais bon sang ne saurait mentir, toujours avec un talent rare probablement hérité de ses parents.

Après un premier album « Santié Papang » en 2014 qui marque son entrée fracassante sur la scène musicale réunionnaise –album qui lui vaudra d’être récompensée par le « coup de cœur » de l’Académie Charles Cros, elle persiste et signe dans sa volonté de s’affirmer et de se doter d’une identité musicale en réalisant un deuxième album « Pandyé » sorti en 2018. 

Dans l’album « Pandiyé », faisant sien le précepte selon lequel c’est à partir de ses racines qu’on peut envisager d’aller vers d’autres cultures, Maya Kamaty nous offre un beau voyage entre tradition et modernité qui donne à savourer un maloya réinventé en jetant une passerelle entre le maloya, rythme ancestral et constitutif de La Réunion et des sonorités actuelles comme la pop et l’électro. Un mélange musical réussi fait d’électro, de pop et de maloya. 

Une quête de reconnaissance

Mais même saluée par la critique et encouragée par le public qui lui reconnaissent un talent indéniable et un statut d’autrice –compositrice et interprète affirmé, Maya Kamaty ressent de la frustration, estimant avoir du mal à acquérir ses galons d’artiste à part entière. « J’ai le sentiment que mes pairs ne m’autorisent pas à grandir », dénonce-t-elle. 

Lire aussi : Quand l’humoriste réunionnais Manu Payet invite l’artiste réunionnaise Maya Kamaty à partager l’affiche de son nouveau spectacle « Emmanuel 2 » à l’Olympia

Ce ressentiment s’apparente - t-elle à une recherche d’adoubement du milieu et notamment de ses parents ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que, fidèle à ses valeurs, ses engagements et ses combats en faveur de l’émancipation des femmes, elle lance un concept musical autour d’un single intitulé « La Meute », un reveal de la session acoustique enregistré en compagnie de 30 autres artistes réunionnaises. Un concept musical qui rassemble un tableau d’artistes féminins de générations et d’univers différents.

Une incursion remarquée et remarquable dans les cultures urbaines

Aujourd’hui, certes dans un autre registre, avec d’autres collaborations, dont celle avec le producteur-compositeur et beatmaker Sskyron, Maya Kamaty continue à porter ses combats et aller vers son risque pour trouver son bonheur. Avec son troisième album « Sovaz », elle opère un changement d’univers musical en faisant une incursion dans les cultures urbaines, sans se départir de ses racines créoles, de sa force de caractère et sa beauté poétique.

A travers « Sovaz » qui évoque le monde de la rue, sa violence mais aussi sa poésie, Maya Kamaty revendique son authenticité, son refus de la condescendance et la pensée unique et formatée, s’affranchit des attendus et d’éventuelles critiques, et clame haut et fort sa sororité, sa solidarité et son désir de partage avec tous ceux qui souffrent et qui luttent.

Une nouvelle street-créolité à rythmes syncopés et textes engagés que l’artiste aux 2,3 millions de vues sur Youtube et aux 30 000 écoutes par mois sur Spotify, va proposer au public parisien lors de ses concerts à la Bellevilloise le 21 mars prochain et ensuite aux Réunionnais au Téat Saint-Gilles les 29 et 30 mars, avant d’entamer une tournée cet été au Brésil. Des exutoires idéaux pour que cette figure de proue de la jeunesse réunionnaise puisse déverser sur scène toute sa hargne, toute sa fougue, mais aussi tout son talent.

E.B 

Maya Kamaty en concerts

Le 21 mars 2024

 La Bellevilloise 

19-21, rue Boyer

75020 Paris

Tél : 01 46 36 07 07

- Les 29 et 30 mars 2024 

Teat Plein air Saint-Gilles 

97434 Saint-Gilles – La Réunion

Tournée cet été au Brésil