Une ronde de tambours pour mettre à l’honneur les musiques et les danses traditionnelles héritées des esclaves, temps fort culturel de la 26ème commémoration du 23 mai en hommage aux victimes de l’esclavage colonial

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Une ronde de tambours pour mettre à l’honneur les musiques et les danses traditionnelles héritées des esclaves, temps fort culturel de la 26ème commémoration du 23 mai en hommage aux victimes de l’esclavage colonial

Date populaire portée par le Comité Marche du 23 mai 98, le 23 mai, journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial, sera commémoré  lors notamment d’un temps mémoriel et culturel fort sur l’esplanade de la Basilique de Saint-Denis. Un évènement marqué cette année sur le plan culturel par une ronde de tambours animée par des artistes ou des groupes issus des Antilles, de la Guyane et de La Réunion qui mettra à l’honneur les musiques et les danses traditionnelles héritées de l’esclavage. Limyè Ba Yo au son des tambours.  

 

Ce mois de mai marque traditionnellement un temps fort dans la mémoire de l’esclavage colonial et de ses abolitions en France. Si le 10 mai est une date d’hommage national célébrée par les hautes autorités publiques – cette année, cette journée nationale des abolitions de l’esclavage et la mémoire de la traite négrière s’est délocalisée pour la première fois à La Rochelle et a été présidée par le Premier ministre Gabriel Attal – le 23 mai est devenu la date de référence de la mémoire des victimes de la traite négrière et de l’esclavage colonial pour les petites-filles et les petits-fils d’esclaves de l’hexagone.

Le 23 mai, une date plus populaire

Le 23 mai, une date donc plus populaire portée par la société civile et incarnée par le Comité Marche du 23 mai 98, une association issue de la marche du 23 mai 1998 à Paris qui avait rassemblé plus de 140 000 personnes à l’occasion du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Depuis 26 ans maintenant, le CM98 s’efforce en effet de rallumer la flamme du souvenir et de cette mémoire de l’esclavage colonial, mais en s’inscrivant dans un esprit d’apaisement et de réconciliation pour « retrouver, comprendre et honorer », comme le rappelle sa devise. Pour ce faire, elle organise chaque année la célébration de cette journée selon un rite quasiment immuable qui se traduit par deux temps fort : un temps commémoratif ponctué par des cérémonies républicaines et religieuses dans l’Ile- de-France et un temps mémoriel et culturel.

Pour la 26ème commémoration de cette journée du 23 mai en hommage aux victimes de l’esclavage colonial, ce rituel n’a guère changé. Comme pour les années précédentes, elle sera marquée par des cérémonies religieuses qui auront lieu en région parisienne (Seine-Saint-Denis, Essonne, Val-de-Marne principalement) et en province (Lyon, Strasbourg…) en présence de responsables associatifs, d’élus et de représentants de la République pour un temps commémoratif. 

Un mémorial bientôt à Paris

Ensuite, ce sera un temps mémoriel et culturel qui se déroulera sur l’esplanade de la Basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où seront réunis associations et entrepreneurs de mémoire qui feront découvrir leurs actions au sein du village du 23 mai édifié pour l’occasion. Le public sera invité également à prendre part à la cérémonie républicaine organisée place René Cotte autour du monument érigé en mémoire des esclaves, puis à assister à une messe en hommage aux victimes de l’esclavage.

Place après à la « ronde des tambours » en clôture de cette journée qui est un temps plus culturel, mais aussi plus festif de cette célébration. Cette « ronde des tambours » qui mettra à l’honneur les musiques et les danses traditionnelles héritées des esclaves sera animée par des artistes et des groupes issus des Antilles, de la Guyane et de La Réunion, dont « Belespwa » pour le bèlè de la Martinique, « Somnanbil » & « NKB » pour le gwoka de Guadeloupe, « Tchô Péyi » pour le Kaséko de Guyane et « Loran Maryan Maloya » pour le maloya de La Réunion. Un « limyè Ba Yo » au son des tambours en guise de point d’orgue de cette journée exceptionnelle. 

Lire aussi : L'appel à candidatures pour le Projet de Mémorial National des victimes de l'esclavage aux Jardins du Trocadéro lancé par le ministre Philippe Vigier et la maire de Paris Anne Hidalgo

Rappelons que cette célébration du 23 mai intervient dans un contexte de confirmation par le gouvernement de l’édification en 2026 à Paris d’un mémorial où seront inscrits quelque 200 000 noms d’esclaves des anciennes colonies françaises issues de la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et de La Réunion libérés et nommés après l’abolition de 1848. Ce mémorial était réclamé depuis 2016 par le CM98.

E.B.  

26ème journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial – 23 mai 2024

Esplanade de la Basilique de Saint-Denis – 15h – 22H

Renseignements : www.cm98.fr  -Tél : 01 43 64 67 75