Autonomie de la Corse : Le parti indépendantiste Nazione dénonce l'accord de Beauvau

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Autonomie de la Corse : Le parti indépendantiste Nazione dénonce l'accord de Beauvau

Le parti indépendantiste Nazione a fustigé samedi l'accord trouvé entre le gouvernement et des élus corses sur un projet « d'écriture constitutionnelle » prévoyant « la reconnaissance d'un statut d'autonomie » de l'île, qualifiant cet accord de « faute politique » de la part des signataires corses.

« Aucune des causes du conflit politique qui oppose la nation corse à l'État français n'est susceptible d'être traitée au fond par ce projet de statut », a résumé le parti indépendantiste, né en janvier dernier d’une refondation des mouvements indépendantistes corses, lors d'une conférence de presse samedi à Ajaccio, estimant au contraire que cet accord « est un verrou et une entrave ».

En conséquence, le parti a d'ores et déjà annoncé que son unique représentante à l'Assemblée de Corse, Josepha Giacometti Piredda, ne voterait pas ce texte qui sera soumis à l'hémicycle territorial lors de sa prochaine session fin mars. L'approbation de ce document par certains mouvements nationalistes lundi soir au siège du ministère de l'Intérieur à Paris « constitue une faute politique », a critiqué Nazione, anciennement Corsica Libera.

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Pour les militants du parti de l'ex-président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni, ce document, qui prévoit une autonomie de l'île de Beauté « au sein de la République », est en effet « un obstacle à la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse et à l'ensemble de ses déclinaisons : protection de la terre, priorité à l'emploi, droits linguistiques... ».

La notion de « communauté historique » visée

La notion de « communauté historique, linguistique, culturelle, ayant développé un lien singulier à la terre », inscrite dans le document, est notamment visée. « Elle n'a qu'une portée déclarative et ne crée aucun droit spécifique au bénéfice des Corses », selon Nazione, et « cela n'équivaut pas à la reconnaissance d'un peuple et de son droit à choisir librement son avenir, à savoir le droit à l'autodétermination »

Nazione, qui défend la « création d’une République corse », regrette également que « la possibilité d'un statut de résident, qui réserve l'achat de la terre et de l'immobilier à ses bénéficiaires, la corsisation des emplois ou encore la protection des entreprises corses face à la concurrence déloyale de groupes étrangers (soient) rendus impossibles par le texte avalisé à Beauvau ». Enfin, les militants estiment également que la « co-officialité de la langue corse est mise en échec par l'absence, au sein du texte, de mention susceptible de déroger à l'article 2 de la Constitution française ».

Avec AFP