Emmanuel Macron en Polynésie : Les antinucléaires se mobilisent avant l’arrivée du président de la République

Manifestation à Papeete le 2 juillet dernier, à l'appel des associations engagées auprès des victimes des essais nucléaires ©Radio 1 Tahiti

Emmanuel Macron en Polynésie : Les antinucléaires se mobilisent avant l’arrivée du président de la République

Après deux premières manifestations début juillet, les organisations antinucléaires historiques de Polynésie française appellent à la mobilisation avant l’arrivée du président de la République ce samedi 24 juillet.

Ils n’étaient pas présents lors de la table ronde sur les conséquences des essais nucléaires, à l’initiative d’Emmanuel Macron les 1er et 2 juillet dernier à Paris. En parallèle, les organisations politiques, associatives et religieuses, opposantes aux essais nucléaires français dans le Pacifique depuis les années 70, avaient organisé une manifestation le 2 juillet, date de commémoration du premier tir à Moruroa, rassemblant environ 3 000 personnes. Une réussite pour les associations Moruroa e Tatou et 193, engagées auprès des victimes des essais, et l’Église protestante Ma’ohi.

De son côté, le parti indépendantiste Tavini Huira’atira avait organisé une manifestation le 17 juillet, ayant également rassemblé environ 3 000 personnes. Pour l’arrivée du président de la République, ces mêmes organisations se mobilisent une fois de plus : à l’aéroport de Tahiti-Faa’a au moment où Emmanuel Macron touchera le sol polynésien, au Centre hospitalier de Polynésie où le chef de l’État doit rencontrer, juste après son arrivée, les soignants de la Collectivités, une nouvelle fois à l’aéroport de Tahiti-Faa’a pour le départ d’Emmanuel Macron aux Marquises, sur l’île de Moorea où le président doit se rendre mardi, et enfin à Papeete, toujours dans la journée de mardi.

En outre, le parti indépendantiste a appelé, sur les réseaux sociaux, à un levé des drapeaux, indépendantiste en l’occurrence : bleu ciel, arborant la croix du sud que l’on retrouve dans de nombreux drapeaux de la région Pacifique. « On lui montrera que nous sommes là et que ce Pays nous appartient », a expliqué la secrétaire générale du parti, Vanina Crolas, dans les colonnes de Tahiti-infos. « On sera présent autant que possible pour afficher nos messages. On ne l'accueillera pas, mais on lui montrera notre attachement à notre Pays ».

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Pour l’heure, aucune rencontre n’est prévue entre le chef de l’État et les organisations antinucléaires historiques, rassemblées au sein du collectif « Fait nucléaire en Polynésie ». Emmanuel Macron devrait aborder le sujet lors de son discours final mardi à Papeete. « Il y aura une parole apportée à tous les Polynésiens » a assuré l’Élysée, dans un souci de « prolongement du dialogue ». Il devrait évoquer « des actions très concrètes sur la mémoire, les indemnisations individuelles et collectives » et entend parler en « toute transparence ».

« Ce n'est pas en nous ignorant que cela va faire avancer les choses » a estimé Maxime Chan, religieux et membre de l’association 193, toujours interrogé par Tahiti-infos. Il demande au Président de la République de « respecter » les organisations antinucléaires. Hirohiti Tefaarere, président de l’association Moruroa e Tatou, et parmi les figures des émeutes de 1995 à Papeete, est plus tranché : « Franchement il s'en fout de nous ».

Mise à Jour : 

Le Haut-commissaire a pris un arrêté afin d'interdire les manifestations des organisations antinucléaires, dans le cadre de la visite officielle du président de la République. Ces manifestations avaient été préalablement déclarées par les organisateurs.