Covid-19 : La Polynésie française se déconfine progressivement

Covid-19 : La Polynésie française se déconfine progressivement

Le haut-commissaire Dominique Sorain et le président de la Polynésie française Édouard Fritch ont annoncé, jeudi à Papeete, le maintien du couvre-feu mais une levée progressive du confinement et la reprise des cours dès lundi dans cette Collectivité d'Outre-mer.

Le confinement sera maintenu le week-end dans l’archipel de la Société, comprenant les îles les plus peuplées comme Tahiti, Moorea, Bora Bora ou Raiatea. Il sera levé en semaine. Les restaurants pourront rouvrir et le sport sera autorisé, en dehors des compétitions. Les musées, salles d'exposition et cinémas restent en revanche fermés. Les établissements scolaires vont rouvrir avec un protocole sanitaire renforcé. 

Les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits. Les croisières pourront reprendre, sous réserve que le personnel comme les passagers soient vaccinés. Dans les archipels des Marquises, des Tuamotu, des Gambier et des Australes, le confinement est totalement levé. Quant au couvre-feu, il demeure en vigueur sur l’ensemble de la Collectivité, de 20h à 4h du matin. Pour rappel, les mesures de confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus, en vigueur depuis le 23 août, avaient été prolongées jusqu'au lundi 20 septembre. 

L'épidémie a fait 585 morts en Polynésie, dont les trois quarts depuis le début du mois d'août, qui enregistre une hausse brutale de 346% de décès, toutes causes confondues. La mortalité liée au covid pourrait être plus importante encore puisque le nombre de décès relayé quotidiennement depuis l’actuelle vague épidémique ne prend pas en compte les personnes décédées à domicile à cause du virus. Un chiffre non négligeable selon les services de pompe funèbre et l’Institut polynésien de la statistique, mais qui doit encore être affiné.

Toutefois, le nombre de décès quotidiens et les hospitalisations sont en baisse depuis une semaine, sauf au service réanimation du Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF), principal hôpital de l’archipel, qui reste saturé avec 42 patients. Signe de cette lente amélioration, le CHPF a pu désinstaller l’hôpital de campagne qui avait investi le grand hall de l’établissement aux pires heures de l’épidémie. Au total, la Collectivité compte encore 217 hospitalisations sur l’ensemble de ses hôpitaux et affiche un taux d’incidence qui reste « bien au-delà des seuils d’alerte ».

Pour soulager encore les soignants sur place, une première évacuation sanitaire est prévue ce vendredi à destination de l’Hexagone. Huit à dix patients nécessitant des soins en réanimation seront transportés sur un vol de French bee, affrété par la France et opéré par un appareil d’Air Caraïbes. Cet avion-civière est « doté de matériel de respiration et de bouteilles d'oxygène », selon la compagnie, qui assure que c'est « la première opération de ce type jamais réalisée » entre la Polynésie française et l’Hexagone, distants de 17 000 kilomètres.

Lors de leur allocution commune, Édouard Fritch et Dominique Sorain ont aussi appelé à « éviter la haine et la division ». Le président autonomiste de l'Assemblée locale et maire de Bora Bora, Gaston Tong Sang, avait suggéré que la vaccination participait à l'augmentation du nombre de malades. Le maire de Paea et vice-président du parti indépendantiste, Antony Géros, avait pour sa part accusé le centre hospitalier de pratiquer « l'euthanasie ». Le président Édouard Fritch a annoncé qu'il « porterait plainte » et a assuré les soignants de son soutien.

Avec AFP.