Dans la nuit du vendredi 22 novembre 2024, les Sénateurs ont adopté plusieurs mesures marquantes dans le cadre du Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2025, visant à améliorer le financement de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Ces décisions apportent une réponse concrète aux problématiques liées au vieillissement de la population, notamment dans les territoires d’Outre-mer, et représentent une victoire pour Cyrille Melchior, Président du Département de La Réunion, en déplacement à Paris à la rencontre de plusieurs ministres.
Un amendement gouvernemental présenté par Christophe Paul, Ministre des Solidarités et de l’Autonomie, a permis de revaloriser de 200 millions d’euros le concours de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Cette augmentation, destinée à être répartie entre tous les départements français, s’inscrit dans les engagements annoncés récemment par le Premier ministre Michel Barnier lors des Assises des Départements de France à Angers.
Ce financement accru répond aux nombreuses alertes lancées par Cyrille Melchior, qui a multiplié les démarches auprès des autorités nationales, soulignant l’urgence d’une prise en charge adaptée face à l’accélération du vieillissement démographique à La Réunion.
Une prise en compte spécifique des Outre-mer
L’adoption de l’amendement inclut une avancée majeure pour les Collectivités d’Outre-mer, grâce à une disposition visant à intégrer des spécificités géographiques dans la répartition de l’APA. Cette mesure reconnaît les besoins particuliers des territoires ultramarins, où les dépenses liées à l’autonomie progressent plus rapidement qu’en métropole.
Un sous-amendement porté par la Sénatrice Viviane Malet a précisé cette orientation, consacrant une place spécifique à La Réunion dans le calcul des aides. Lors de son intervention au Sénat, Viviane Malet a rappelé l’importance des discussions entre Cyrille Melchior et Christophe Paul, qui ont contribué à ancrer cette reconnaissance dans la loi.
Cyrille Melchior a salué ces avancées, qu’il considère comme le fruit d’un travail de longue haleine mené en collaboration avec les parlementaires réunionnais, dont Viviane Malet et Stéphane Fouassin. « Enfin, pour la première fois, nous avons été entendus à travers cet amendement gouvernemental », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence d’agir face à des projections alarmantes : d’ici 2050, 26 % de la population réunionnaise aura plus de 60 ans, contre 16 % aujourd’hui.
Ces décisions marquent une étape importante dans la reconnaissance des besoins spécifiques des territoires ultramarins en matière de soutien à l’autonomie des personnes âgées. Elles posent également les bases d’un financement plus équitable, en phase avec les réalités démographiques locales.
Cette revalorisation, bien qu’encourageante, devra encore être traduite dans des actions concrètes pour répondre efficacement aux défis du vieillissement, particulièrement dans les départements comme La Réunion, où la pression sur les finances publiques liées à l’autonomie reste un enjeu majeur.
Damien CHAILLOT