« Un regard sur l’histoire des Outre-mer », par André Yché

Expédition de Cavelier de la Salle à la Louisiane en 1684 par Théodore Gudin (1844)

« Un regard sur l’histoire des Outre-mer », par André Yché

« L’histoire des cent cinquante années qui ont vu la France constituer, puis perdre pour l’essentiel, un premier empire colonial, entre 1615 (fondation de Québec) et 1763 (traité de Paris), apporte un éclairage précieux sur la situation actuelle de nos départements d’Outre-mer ». À travers cette réflexion, André Yché, président du Directoire de CDC Habitat et contrôleur général des Armées, nous livre un regard sur l’histoire des Outre-mer.  

Elle peut être résumée comme la tentative de réalisation d’une ambition commerciale et maritime, contrariée par la concurrence anglaise ; mais aussi par la priorité constamment accordée par le Pouvoir Royal aux affaires du continent, par rapport aux enjeux ultramarins.

En conséquence, la cohérence de « blocs régionaux », à l’échelle de deux sous-continents : l’Amérique du Nord, l’Inde, a été perdue, parce qu’au fond, les monarques successifs et certains ministres ont considéré que l’essentiel se passait en Europe, et que le reste était négociable ; de leur côté, les Anglais pensaient exactement le contraire.

Il n’est donc demeuré, de ce « Premier Empire Colonial », que les « pépites » que constituaient les îles productrices de sucre et de café, c’est-à-dire de produits d’exportation fort rentables. Et malheureusement, lié à l’économie des plantations, le développement de l’esclavage, face obscure de cette entreprise, symbolisée par le « Code Noir » de Colbert.

Il n’en demeure pas moins qu’un profond attachement entre le monde ultra-marin et la métropole est né de cette relation intime de plus de quatre siècles, fondé sur un métissage qui démontre que le brassage des cultures est bien plus fertile que le « Choc des civilisations ». A ce titre, l’histoire des DOM pourrait tenir lieu de laboratoire et de prototype réussi de la construction européenne.

L’histoire des deux empires coloniaux successifs constitués par la France, le premier avant, le second après les guerres napoléoniennes, résulte de la conjonction de deux préoccupations majeures, clairement exprimées par les grands initiateurs de l’entreprise, Richelieu et Colbert : l’enrichissement de la Nation par le commerce, l’accroissement de la puissance de l’Etat sur les mers.

C’est dans le testament politique de Richelieu qui, bien que prétendument apocryphe, demeure le meilleur ouvrage de philosophie politique dont la lecture se puisse recommander (concurremment à « l’Esprit de Cour » de Baltasar Gracian et au « Bréviaire des politiciens » de Mazarin), que l’on peut découvrir la vision stratégique du Grand Cardinal :

« C’est un dire commun, mais véritable, qu’ainsi que les Etats augmentent souvent leur étendue par la guerre, ils s’enrichissent ordinairement dans la paix par le commerce ».

« La seule France, pour être trop abondante en elle-même, a jusqu’à présent négligé le commerce, bien qu’elle le puisse faire aussi commodément que ses voisins et se priver, par ce moyen, de l’assistance qu’ils ne lui donnent en cette occasion qu’à ses propres dépens ».

« Il semble que la Nature ait voulu offrir l’empire de la Mer à la France pour l’avantageuse situation de ses deux côtes, également pourvues d’excellents ports aux deux mers, Océane et Méditerranée. ».

« Il semble que la Providence de Dieu, qui veut tenir les choses en balance, a voulu que la situation de la France séparât les Etats d’Espagne, pour les affaiblir en les divisant » (La péninsule ibérique d’un côté, l’Empire d’Allemagne et les Pays-Bas de l’autre).

Et c’est Colbert qui reprend cette politique, plus tard poursuivie par Choiseul désireux de « remettre à sa place ce petit pays qu’est l’Angleterre », pour rendre la France qui est alors « forte sur la terre », « puissante sur la mer ». Mais il précise aussi les conditions d’atteinte de cet objectif :

« Une marine militaire à laquelle ne correspond pas un développement parallèle du commerce maritime et de la pêche, qui n’a pas pour s’appuyer, au loin des côtes de la patrie, des comptoirs de commerce et des postes militaires, en un mot des colonies, n’est qu’une marine de luxe, destinée tôt ou tard à disparaître ».

Tout est dit en ces quelques lignes, écrites par deux grands serviteurs de l’Etat : une analyse, une vision, une politique et les raisons de l’échec (relatif) final, pressenties par Richelieu et formulées par Mazarin. Ainsi conclut le Grand Cardinal : « L’impatience naturelle à notre Nation ne donne pas lieu d’espérer que nous puissions persévérer quinze ou vingt années dans une même résolution », tandis que son successeur se désole devant les désordres de la Fronde : « Je vois et je pleure avec des larmes de sang qu’en même temps que le dehors nous apparaît beau, le dedans est extraordinairement gâté et que, par une fatalité déplorable, nous sommes en train de nous faire nous-mêmes le mal dont nos ennemis n’ont su venir à bout, » avant que de conclure : « Ce ne sont pas les ennemis qui me font peine car il me semble qu’on pourrait facilement les réduire en plus mauvais état qu’ils n’ont jamais été et peut-être tels qu’ils ne s’en relèveraient jamais. Mais ce sont les Français eux-mêmes qui me donnent appréhension, étant, il me semble, lassés de leur prospérité et se conduisant en sorte qu’ils paraissent vouloir le désordre à tout prix. »

Tel est l’arrière-fond véritable de l’entreprise coloniale de la France, pour ce qui concerne, du moins, l’histoire de son premier empire colonial, dont le destin se clôt sur le Traité de Paris de 1763.

Quels sont, en effet, les traits caractéristiques de la colonisation « à la française » qui expliquent largement la suite des évènements ?

D’abord, le principe édicté par Colbert selon lequel « les colonies sont faites pour le royaume, et non celui-ci pour celles-là ! » Il en résulte que le sort de l’empire colonial est à l’image du rapport de force sur le continent européen et de la nature des relations entre puissances coloniales, fondées sur la concurrence commerciale et, fréquemment, l’affrontement militaire. Dans ce « grand jeu », les postures des principaux acteurs sont dissymétriques : pour la France, dotée d’un riche territoire, l’essentiel se joue sur le continent et l’Angleterre excelle dans l’art d’organiser des contre-feux lorsqu’elle perçoit un risque d’hégémonie française ; dès lors, pour Versailles, les colonies font figure de monnaie d’échange et l’effort militaire dans les Outre-Mer n’est jamais prioritaire. Pour l’Angleterre, de même que pour la Hollande, c’est le commerce maritime qui prévaut, car il conditionne l’existence même de la Nation. Il en résulte que Londres engagera toujours plus de moyens dans la marine royale et dans les interventions extérieures, n’ayant pas à préserver d’enjeu existentiel sur le continent où elle interviendra par l’entremise d’alliés stipendiés (« la cavalerie de Saint George »). Dans cette confrontation inégale, le plus puissant sera généralement le perdant, car le plus dispersé dans ses efforts.

Quelques citations des dirigeants anglais illustrent cette divergence d’intérêts et de priorités :

« Celui qui commande le commerce de la mer commande la richesse du monde, donc le monde lui-même ».

« L’Angleterre peut être réduite de deux manières : par l’invasion ou par la paralysie de son commerce ». Sir Walter Raleigh

« Il y a deux empêchements à une parfaite entente : le premier est le grand effort que fait actuellement la France pour créer un commerce et devenir un puissant empire maritime. C’est une si grande cause de suspicion pour nous, qui n’avons d’importance que par notre commerce et nos forces navales que chaque pas que fera la France dans cette direction créera une jalousie perpétuelle entre les deux nations ». Charles II, Roi d’Angleterre de 1660 à 1685.

« La France nous est principalement, sinon exclusivement redoutable comme puissance maritime et commerciale ». William Pitt (l’Ancien).

La problématique de fond qui résultera d’une succession d’arbitrages défavorables aux intérêts coloniaux de la France, en dépit d’efforts significatifs en faveur de la marine royale, consistera dans la perte de cohérence régionale qui produira tous ses effets au XX° siècle et dont nos Outre-mer subissent les conséquences encore aujourd’hui. Pour en apprécier l’enchaînement, il importe de procéder à une approche territoriale de la formation du premier empire colonial français.

Le premier espace géographique concerné est constitué par l’Acadie et le Golfe du Saint Laurent qui définissent l’espace de la Nouvelle France, complété par les côtes de Terre Neuve longtemps délaissées par les pêcheurs anglais. Les premières implantations significatives surviennent, au début du XVII° siècle à Port Royal (future cité d’Annapolis), tandis que Québec est fondé en 1615 par Champlain, et Montréal en 1640, dans la suite des voyages exploratoires de Jacques Cartier, un siècle auparavant. Bien qu’initialement dédiée au lucratif commerce des fourrures, la colonie de la Nouvelle France, s’avère une base de départ propice à l’exploration de l’intérieur des terres, via la vallée de l’Ohio et le Mississippi, de telle sorte qu’après la création de postes avancés destinés à sécuriser le territoire sous influence française : les forts Carillon, Duquesne (Pittsburgh), Frontenac et Niagara, Cavelier de La Salle finit, en 1673, par atteindre ce qui deviendra la Louisiane, non loin du site de la future Nouvelle Orléans.

Cette progression met en cohérence l’installation de colons français, à partir de 1635, en Martinique et en Guadeloupe, premières îles Antillaises colonisées par la France (Saint Christophe était partagée entre Français et Anglais), avant d’être rejointes en 1697, avec le traité de Ryswick, par Saint Domingue.

Toutefois, cette progression spectaculaire de la souveraineté de la France en Amérique du Nord représente un risque grave pour les colonies anglaises qui se trouvent ainsi enclavées entre la Virginie et les Monts Appalaches, sans possibilité d’extension vers l’intérieur du continent. Cette situation, jugée inacceptable par Londres, est source de tensions qui se révèlent bientôt à l’occasion de la Guerre de Succession d’Espagne conclue par le traité d’Utrecht (1713), premier avertissement qui entraîne essentiellement la perte de Terre-Neuve et de l’Acadie, mais surtout, à l’issue de la Guerre de Succession d’Autriche, terminée par le traité d’Aix-la-Chapelle qui confirme la prééminence maritime de l’Angleterre.

La France commence à payer le prix, après l’effort de réarmement de Colbert qui a significativement rehaussé le niveau des capacités navales du royaume, de la politique d’ « apaisement » du Régent, poursuivie par le Cardinal Fleury qui entend ne rien faire qui risque d’inquiéter les Anglais. Dans ce terrible XVIII° siècle qui, du traité d’Utrecht jusqu’à Waterloo, voit s’engager une « Seconde Guerre de Cent Ans » avec l’Angleterre, qui se livrera pour l’essentiel sur les océans et qui sera perdue par la France, le relâchement moral et civique de la Régence pèsera lourd au détriment de nos intérêts ultra-marins et nationaux.

C’est que depuis la fin du XVII° siècle, l’empire colonial s’est considérablement enrichi dans l’Océan Indien, avec depuis 1665 l’installation de colons aux Mascareignes, et d’abord à l’Isle Bourbon qui devient avec l’Ile de France, un relais essentiel vers le sous-continent indien.

Celui-ci, à son tour, fait l’objet d’une entreprise de colonisation, à partir de cinq comptoirs dont Pondichéry (1674) sur la côte de Coromandel et Mahé (1688), sur la côte de Malabar, sans omettre Chandernagor, aux environs de Calcutta.

Survient alors, dans le cadre d’un renversement d’alliances qui voit l’Angleterre et la Prusse, Athènes et Sparte de cette seconde moitié du XVIII° siècle, s’allier contre la France, l’Autriche et l’Espagne, pour conduire deux guerres : l’une sur le continent et l’autre sur les mers et Outre-Mer, comme tel est toujours le cas depuis la Ligue d’Augsbourg. Sur le continent, en dépit de sa supériorité apparente, la France n’enregistre guère de gain significatif et ne parvient pas à conquérir le Hanovre et à en chasser les Anglais ; sur les mers, après les défaites de Lagos et des Cardinaux (ou de la baie de Quiberon), la marine française est sur la défensive, incapable de soutenir efficacement les colonies.

En Nouvelle-France surviennent alors les « French-Indian Wars », qui voient les Britanniques, bénéficiant d’un corps de bataille de 50 000 hommes, assisté par des tribus provisoirement soumises (les Iroquois) et, surtout, par les milices américaines, acquérir progressivement le dessus le long du cours du Saint Laurent et dans la vallée de l’Ohio, où les forts tombent les uns après les autres, livrant les villes de Québec et de Montréal. George Washington prend une part active dans cette guerre, n’hésitant pas à faire massacrer ses prisonniers français par ses supplétifs indiens, ce qui ne gênera guère La Fayette, le « Héros des deux mondes » !

In fine, le Canada, « Quelques arpents de neige » dira Voltaire, ajoutant ignominieusement : « On dit Québec prise, Monsieur de Montcalm tué, je suis honteux d’être heureux parmi tant de désastres ! » tombe sous la domination anglaise, tout comme la vallée de l’Ohio… La Louisiane reste à la France, qui la cède provisoirement à l’Espagne… Le règne de Louis XV présente un des pires bilans qui soit, portant un coup décisif au prestige de la monarchie.

Aux Indes, avec l’appui de bon nombre de monarques locaux et de quelques milliers de fusiliers des troupes de marine, Dupleix tient l’essentiel du sous-continent, cantonnant les Anglais au Bengale, dans Calcutta concurrencé par Chandernagor !

Malheureusement, la Royal Navy intervient massivement, projetant des milliers d’hommes qui finissent par renverser le rapport des forces. Dupleix, qui a pris Madras, est remplacé par Lally-Tollendal qui, privé de moyens, finit par tout perdre. Pour la plus grande honte de Louis XV et de son gouvernement devant l’Histoire, le dernier gouverneur des Indes fait office de bouc émissaire, jugé, condamné et exécuté. Son procès annonce celui de Louis XVI ; quand à Louis XV, l’histoire raconte qu’il fut enterré à l’aube, « à la sauvette », et qu’avec quelques valets requis pour la corvée, un chien errant fut le seul accompagnateur à suivre son « convoi funéraire ». Ce jour-là, avec le visiteur assidu du « Parc aux Cerfs », la monarchie était morte !

En conclusion, selon les termes du traité de Paris de 1763, le premier Empire colonial français disparaît, préempté par l’Angleterre : la Nouvelle France, les Indes sont délaissées, tandis que ne subsistent que « les vieilles colonies », les Antilles et La Réunion. L’effet immédiat, et durable, c’est que les Îles conservées par la France perdent leur environnement régional : la Louisiane et la Nouvelle France, les Indes. Les conséquences de cette césure historique perdurent aujourd’hui, et elles sont le fait du Pouvoir Central, au fil de négociations dépourvues de lignes directrices au cours desquelles chaque « morceau d’empire » est considéré comme un actif négociable, sans réelle prise en compte de sa vocation particulière.

1763 et le traité de Paris constituent donc une rupture majeure entre premier et second empire colonial, tant d’un point de vue historique que sur le plan psychologique. Les « vieilles colonies », Antilles, Réunion, Guyane, sont étroitement mêlées à l’Histoire de France, leur peuplement métissé, notamment à La Réunion et un véritable sentiment national a fini par naître, tout au long des quatre siècles qu’elles ont traversés sans jamais se séparer durablement du destin de la Nation. Quatre siècles, plus du quart de l’Histoire de la France, depuis le baptême de Clovis ! A cet égard, les départements d’Outre-Mer pourraient constituer le laboratoire idéal de la construction européenne, qui ne peut être le fruit que de l’Histoire et de la culture, comme Jean Monnet lui-même l’avait reconnu à la fin de sa vie ! La preuve de cette extraordinaire assimilation a été apportée lorsqu’en 1919, la III° République, oublieuse de Ferry, avait envisagé de céder les Antilles françaises aux Etats-Unis pour contribuer à « solder » les dettes de guerre. Même s’il pouvait apparaître comme la conclusion logique de la vente de la Louisiane et de Haïti par Napoléon, ce geste suscita une telle émotion que le gouvernement issu de la Grande Guerre dut y renoncer.

Le traité de Paris de 1763 emporta une conséquence majeure dans l’Histoire mondiale : l’Angleterre sortit ruinée de la Guerre de Sept Ans et, à partir du principe selon lequel les colonies devaient « autofinancer » leur sécurité, y compris le coût des expéditions de la Royal Navy, le gouvernement britannique décida de mettre en place une lourde fiscalité dans les treize colonies d’Amérique, incluant un « droit de timbre » sur tous les documents à finalité juridique, par le « Stamp Act ». Il s’ensuivit la « Boston tea party » et les mouvements insurrectionnels se multiplièrent, jusqu’à déboucher sur la guerre d’Indépendance. Elle offrit à la France l’occasion d’une revanche, y compris sur les océans grâce à la reconstruction de la marine sous Louis XVI, sous l’autorité de Choiseul et grâce à l’impulsion de Sartine dont il faut bien reconnaître qu’à cette fin, il ne s’embarrassa guère d’orthodoxie budgétaire ! Le résultat fut qu’en baie de Chesapeake, De Grasse fut en mesure de contraindre la Royal Navy à rompre le combat et à se retirer, renonçant à soutenir l’armée de Cornwallis assiégée par les franco-américains dans Yorktown. Après la chute de la ville, celle du gouvernement britannique suivit de peu la reddition de Cornwallis. Ainsi, les treize colonies accédèrent à l’indépendance, grâce à la victoire de la France, ce qui n’empêcha pas les jeunes Etats-Unis de se réconcilier avec l’Angleterre, au détriment de l’allié français.

Quant à la monarchie française, l’endettement accru du fait de la « Guerre d’Amérique » figura parmi les facteurs essentiels de la « Grande Révolution » dont l’effet fut la ruine de la puissance navale construite à grands frais par Louis XVI et l’émigration de 60% des officiers de marine, patiemment formés après 1763. Cette déliquescence accélérée s’avéra la grande faiblesse du Premier Empire, de telle sorte qu’après Aboukir et Trafalgar, la France se trouvait ramenée au rang d’une puissance continentale, comme la Russie, renonçant durablement à sa vocation de puissance maritime que Richelieu et Colbert avaient imaginée pour elle.

A partir de 1830 en Algérie, presqu’accidentellement, puis en Indochine et surtout dans l’Afrique subsaharienne, la France reconstruisit un Second Empire colonial, en partie pour se distraire du deuil des « deux provinces perdues » en 1870.

Mais ce nouvel édifice n’avait pas la solidité et la légitimité du premier et ne pouvait survivre durablement au choc de mai 1940.

Lorsqu’on repense aux destins respectifs du Québec, de la Louisiane et des Indes, et lorsqu’on mesure la profondeur de l’ancrage culturel et historique des départements d’Outre-mer, on ne peut que rêver au potentiel perdu qui aurait pu résulter de plus de la moitié de deux sous-continents convertis à la langue et à la culture françaises.

Ainsi, la fidélité de nos Outre-mer leur confère aujourd’hui une créance sur la Nation, en même temps qu’elle véhicule le rappel perpétuel de rendez-vous manqués.

André Yché, président du Directoire de CDC Habitat et Contrôleur général des Armées