Passionnée d'écriture depuis toujours, la Martiniquaise Kassy Renard, forte de ses
différentes expériences en tant que professionnelle de santé, nous propose un premier roman intitulé "Trente-six jours après le déluge" paru aux éditions Jets d'Encre. Un roman saisissant de réalité sur le quotidien d'une femme de son époque qui, à trop penser aux autres, en arrive à s'oublier elle-même.

A 34 ans ans, Kassy Renard est ce qu'on appelle une hyperactive. Cette professionnelle de santé – elle est masseuse-kinésithérapeute – mère de trois enfants, dont le dernier vient tout juste de naître, multiplie les activités en plus de ses tâches quotidiennes de mère de famille et femme mariée. Outre ses activités professionnelles, elle n'hésite pas à s'investir auprès des femmes en animant notamment un atelier baptisé "Hymne à la maternité" où elle prodigue des conseils et vient en aide aux femmes enceintes afin de les accompagner dans leur grossesse et faciliter leur accouchement.

Certes, la jeune mère de famille est jeune, solaire, tonique et dynamique, mais à vouloir concilier tous les rôles, multiplier les tâches et être au four et au moulin, on en arrive à s'oublier soi-même et à menacer son équilibre de vie. Est-ce une façon d'éloigner ce spectre et ce danger latent pouvant conduire au burn out qui ont amené Kassy Renard à écrire cet ouvrage ou la jeune martiniquaise a t-elle voulu prévenir les femmes des risques qu'elles encourraient à trop vouloir se démultiplier et jouer les superwomens ? Rien n'est moins sûr, mais on peut raisonnablement penser que ces deux raisons y ont contribué étant entendu par ailleurs qu'un premier roman est toujours un peu autobiographique.

Un portrait lucide d'une héroïne du quotidien

Toujours est-il que cette passionnée d'écriture a choisi de poser des mots pour panser ses maux en commettant cet ouvrage intitulé "Trente-six jours après le déluge" paru aux éditions Jets d'Encre. Un roman saisissant de réalité sur le quotidien d'une femme de son époque qui, à trop penser aux autres, finit par s'oublier elle-même. "Trente-six jours après le déluge" est un portrait lucide et clair d'une héroïne du quotidien qui, comme bon nombre de femmes, se bat pour remplir ses missions de mère, de compagne, mais aussi pour assurer son indépendance financière - gage d'une certaine liberté - en occultant sa vie de femme avec toutes les conséquences qui peuvent en découler.

Un roman féministe

Kassy Renard sait de quoi elle parle. Au gré de ses consultations et de ses rencontres avec les femmes dans le cadre de son métier, elle est souvent amenée à écouter, dialoguer, soutenir et accompagner celles-ci pour leur redonner confiance en elles. Elle est souvent confrontée au désespoir de ces femmes qui n'ont pu mener de front et concilier tous les rôles qu'on attend d'elles et qui se retrouvent face à de situations de rupture qui, dans leur vie de famille, qui, dans leur vie professionnelle et qui, plus grave, en rupture avec elles- mêmes.

"Trente-six jours après le déluge" – le déluge étant dans le sens biblique du terme une ancienne inondation, dont la cause est la perversité du coeur humain – est au final un roman féministe dans lequel l'auteure tente d'alerter les femmes sur les dangers qui les guettent à trop vouloir mettre en parenthèses leur vie de femme pour faire le bonheur des autres. Bref, un ouvrage "écrit comme personne avec les mots de tout le monde", selon l'expression de Colette, pour inciter les femmes à réagir afin qu'elles n'oublient pas de s'accomplir en tant que femmes et se dire que le bonheur, ce n'est pas seulement pour les autres.

"Trente-six jours après le déluge"
Kassy Renard
Editions Jets d'Encre
220 pages