Saint-Pierre-et-Miquelon : les recherches de l’épave du Ravenel reprennent avec de nouveaux moyens technologiques

Le drone autonome de surface DriX en opération ©iXblue

Saint-Pierre-et-Miquelon : les recherches de l’épave du Ravenel reprennent avec de nouveaux moyens technologiques

Près de 60 ans ont passé depuis la disparition du chalutier Ravenel à Saint-Pierre-et-Miquelon, l’un des naufrages les plus importants de l’histoire de la pêche française. Sur le territoire, où ce drame n’a pas été oublié, les opérations en vue de localiser l’épave du navire ont recommencé avec des ressources technologiques inédites.  

 

Presque 60 ans après, le mystère du naufrage du Ravenel n’a toujours pas été élucidé. L’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon reste encore marqué par cet épisode douloureux, qui s’est imprégné dans la mémoire collective. En janvier 1962, le chalutier Ravenel prend la mer pour une campagne de pêche qui doit durer une semaine, avec quinze personnes à bord. Cette période écoulée, le bateau n’est toujours pas rentré au port de Saint-Pierre. Plus aucun signe de radio. Inquiets, des marins entament des recherches. Sans succès. Des années durant, de nombreuses initiatives portées par des associations locales, sans intervention de l’Etat, sont menées pour tenter de localiser le navire. Au total, plus de 2600 km2 ont été sondés dans les eaux canadiennes et françaises jusqu’à présent. Sans aucun résultat. 

Finalement, le 14 avril 2021, le préfet de Saint-Pierre et Miquelon et la ministre de la Mer Annick Girardin annoncent l’engagement de l’Etat pour tenter de retrouver le chalutier, à la satisfaction des familles de disparus et de tout l’archipel. En effet, pas un nom des marins partis en ce tragique mois de janvier 1962 n’est ignoré dans le territoire. Personne n’a oublié ce drame, raconté de générations en générations.  

Le 23 mai, la campagne de recherche de l’épave du Ravenel a officiellement débuté, en mobilisant de nouveaux instruments technologiques, en l’occurrence le drone DriX, conçu et développé par l’entreprise française iXblue, également chargée de l’opérationnel. « Une zone de recherche de 439 km2 a été définie grâce aux informations et à la documentation récoltées par les deux associations regroupant les descendants des disparus, « Ravenel » et « Recherche Ravenel », ainsi que par les équipes de Météo France et du Département de recherche archéologique subaquatique et sous-marine (DRASSM) », précise un communiqué du ministère de la Mer du 1er juin. Les investigations vont durer un mois au total.

Zone d’exploration définie par la coopération entre le DRASSM et Météo France

© DR 

DriX est un drone autonome de surface qui va permettre de cartographier les fonds marins de la zone définie, à la recherche d’indices sur la localisation de l’épave du Ravenel ou des composantes de sa structure. Selon l’entreprise iXblue, « il permet à l’industrie des drones de surface de franchir un palier en étendant les capacités d’inspection et de cartographie sous-marine des opérateurs traditionnels ». Équipé d’une caméra thermique, sa précision de navigation est de moins d’un mètre et son endurance supérieure à 10 jours, ajoute la société.

Dans sa zone de recherche dans les eaux françaises et canadiennes, ce drone de dernière génération est en liaison constante avec la terre et un navire accompagnateur. « Le DriX intervient 24/24h et est supervisé par trois spécialistes », détaille le ministère de la Mer. « Pour l’accompagner, quatre moyens nautiques de l’Etat se relaient en surface : le patrouilleur Fulmar de la Marine nationale, le baliseur P’tit Saint-Pierre de l’Armement des Phares et Balises, la vedette Charente du Service des affaires maritimes et portuaires (SAMP) de la direction départementale des territoires de l’alimentation et de la mer (DTAM) et la vedette SAO de la Gendarmerie nationale. » Par ailleurs, le Canada a délivré son autorisation pour la prospection dans ses eaux internationales et a également proposé son aide dans le cadre des recherches de l’épave du Ravenel. 

PM