Retour au calme en Martinique après un « déferlement inédit de violences »

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Retour au calme en Martinique après un « déferlement inédit de violences »

Le préfet de la Martinique a assuré mardi que l'ordre avait été « rétabli » dans l’île, secouée par de vives tensions en marge d'un mouvement contre la vie chère, un retour au calme après « un déferlement inédit de violences ». 

« La situation sécuritaire en Martinique est tout à fait rétablie. Les deux dernières nuits ont été calmes », s'est félicité Jean-Christophe Bouvier lors d'une conférence de presse, signalant notamment un seul barrage installé dans la nuit de lundi à mardi, « immédiatement levé » par les forces de l'ordre.

Le couvre-feu partiel nocturne, instauré le 18 septembre dans certains quartiers de Fort-de-France et de la commune limitrophe du Lamentin, a été prolongé lundi, jusqu'à jeudi matin. Cette interdiction temporaire de déplacements, de 21h30 à 5h, a été élargie au quartier populaire de Sainte-Thérèse, épicentre des violences ces derniers jours.

La prolongation du couvre-feu doit également permettre aux forces de l'ordre « de faire les interpellations nécessaires » des individus recherchés, a précisé Jean-Christophe Bouvier. « Depuis le début de la crise, ce sont 33 individus qui ont été interpellés », a déclaré le Préfet, évoquant 44 véhicules brûlées en quelques jours, 59 commerces vandalisés et « surtout, 11 policiers et gendarmes blessés ».

Trois personnes ont également été blessées, dont une par balle. « On a tiré sur une voiture de police, à 3 mètres de celle-ci, la balle a frôlé la tête du conducteur. Nous avons, par miracle, évité un drame absolu », a dénoncé le préfet. « C'est à une véritable stratégie du chaos que nous avons assistée et à un déferlement inédit de violences », a-t-il encore affirmé, justifiant l'arrivée de renforts de forces de l'ordre afin de « saturer le territoire ».

« Preuve de l'efficacité de ces renforts, le quartier de Sainte-Thérèse a pu faire l'objet d'un nettoyage hier (lundi), dans la journée, et de manière tout à fait pacifique », s'est réjoui Jean-Christophe Bouvier. C’est le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), à l’origine des contestations contre la vie chère, qui a déblayé le quartier à condition qu’aucune force de l’ordre n’y soit présente.

Au même moment, un important dispositif de forces de l'ordre avait été déployé autour de la préfecture. Plusieurs camions de gendarmes étaient disposés sur la route pour empêcher un convoi de chauffeurs de poids-lourds d'arriver dans le centre-ville du chef-lieu de la Martinique. « Il n'est pas certain que toutes les routes de Fort-de-France du centre-ville soient capables de supporter ces poids », certains camions dépassant les 40 tonnes, s'est défendu le préfet.

Par ailleurs, le préfet a réitéré sa volonté d'organiser une nouvelle table-ronde sur la question de la vie chère pour « continuer le travail initié depuis trois semaines avec l'ensemble des parties prenantes » sur des sujets qui intéressent « en priorité les Martiniquais ».

Avec AFP