Guyane : Renforcer le réseau de santé, avec la Journée guyanaise de cardiologie et de diabétologie

© ARS Guyane

Guyane : Renforcer le réseau de santé, avec la Journée guyanaise de cardiologie et de diabétologie

La première Journée guyanaise de cardiologie et de diabétologie s'est tenue à Kourou ce samedi 18 septembre, une manifestation qui avait pour but de renforcer les liens entre spécialistes et non-spécialistes, hospitaliers et libéraux, afin de renforcer ainsi la dynamique de soins corrélés du territoire, mais aussi avancer sur le projet de centre hospitalier régional universitaire de Guyane.



«Le CHRU, le GHT et le réseau ville-hôpital doivent devenir des réflexes», voilà qui résume en substance la volonté d'une offre de soins concertés pour le territoire. Ici axé sur les problématiques de cardiologie et de diabétologie, il s'agissait également de rappeler que «même s’il y a le Covid, les pathologies cardiaques et le diabète continuent à être présentes en Guyane», raison pour laquelle cette manifestation était organisée à Kourou ce week-end.

« Pour cette première journée, nous avons ciblé les pathologies coronariennes et l’insuffisance cardiaque car ce sont des fléaux en Guyane», explique le Docteur Mosa Tsafehy, directeur médical de crise du Centre Hospitalier de Cayenne. Une dynamique appelée à être traitée à l'échelle territoriale, poursuit le docteur Tsaféhy : «Nous avons voulu nous placer à l’échelle du GHT (Groupement hospitalier de territoire) en faisant intervenir des praticiens des trois centres hospitaliers, et en réunissant des cardiologues, des non-cardiologues, des hospitaliers et des médecins de ville, car il faut améliorer le réseau ville-hôpital. Il faut vraiment que le CHRU, le GHT et le réseau ville-hôpital deviennent des réflexes. On le voit avec le diabète : sans réseau ville-hôpital, il n’y a pas de suivi possible des patients».

La journée dédiée à la cardiologie et la diabétologie visait donc aux praticiens de «se connaître, améliorer le parcours de soins des patients de diabétologie et de cardiologie, et lancer cette filière cardiologique universitaire. La Martinique est un partenaire essentiel. Aujourd’hui, elle est débordée par ses propres patients. Il faut que l’on puisse faire les choses par nous-mêmes. L’objectif est de pouvoir faire de la cardiologie interventionnelle en Guyane, H24, 7/7, de pouvoir faire de la rythmologie et le contrôle des pacemakers sans avoir recours aux évacuations sanitaires. S’agissant du diabète, qui est un facteur aggravant, il faut que l’on puisse traiter davantage en amont pour éviter des complications cardiaques chez ces patients», détaillait encore le Dr Tsaféhy.

De plus, les échanges ont porté au-delà de la thématique de base de la rencontre, puisque les spécialistes ont pu débattre par exemple des capacités de réaliser des coronarographies en Guyane, du besoin des Smuristes de connaître la cartographie du plateau technique disponible en Guyane, ou encore des difficultés de transport des patients entre Saint-Laurent-du-Maroni et Cayenne.

Ces échanges furent l'occasion pour Clara de Bort, directrice générale de l’Agence Régionale de Santé (ARS), présente pour l'événement, d'informer les participants qu’une réunion sur le sujet du transport inter-établissement Samu se tiendra début octobre.

Enfin, le sujet de l’offre de soins disponible en Guyane et pourquoi pas au Suriname, était également évoqué parmi les projets en matière de e-santé. Autant de dossiers qui permettront à la Guyane d’avancer sur le projet de CHRU.
 

Damien CHAILLOT