Guyane : WWF présente les relevés de sa campagne de contrôle des eaux du Maroni, impactées par l’orpaillage illégal

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Guyane : WWF présente les relevés de sa campagne de contrôle des eaux du Maroni, impactées par l’orpaillage illégal

Une équipe de World Wide Fundation (WWF) a effectué une campagne de relevé dans les eaux du fleuve Maroni, afin de détecter les traces et les impacts de l’orpaillage illégal sur la qualité de l’eau. Les mesures effectuées révèlent de grandes disparités, parfois les impacts très importants des mines illégales, et rappellent la nécessité d’une action transfrontalière avec le Suriname voisin.

Mesurer la turbidité de l’eau, c’est-à-dire la quantité de matière en suspension dans un volume d’eau donnée, et ce, en différents points du fleuve Maroni, c’était l’objectif de la campagne de prélèvement et d’analyses du WWF en Guyane.
Vers Maripasoula, Twenke ou encore Taluen, entre-autres, les mesures montrent de très fortes disparités de qualité de l’eau, et parfois des saturations de matière particulièrement élevés.

La turbidité, mesurée en Unité de Turbidité Néphélométrique (NTU), est considérée comme mauvaise au-delà de 50 unités. Or, parmi les relevés effectués, des mesures ont montré des taux chargés, mais sous ce seuil, comme par exemple à Linini, au-dessus de Maripasoula, très chargés, comme en amont de Taluen, avec 45NTU, ou parfois critiques, comme à Atouka, avec 470NTU, révélant ainsi une forte concentration d’orpaillage illégal dans le secteur du Haut-Maroni.

Fort du constat de cette étude, Laurent Kelle, responsable du bureau WWF France en Guyane, rappelle la nécessité d’une action transfrontalière de lutte contre l’orpaillage illégal, mettant en avant les résultats relevés et l’impact sur les populations du fleuve, au micro de nos confrères de Guyane la 1ère : « Côté français il y a des efforts de lutte contre l’orpaillage illégal, et sur les berges surinamaises du même fleuve il y a toute une logistique qui permet cet orpaillage illégal, juste en face. Là, il n’y a aucune cohérence entre les deux rives, et ce sont encore et toujours les trafiquants qui en profitent, et ce sont encore et toujours les communautés du fleuve qui en pâtissent, et bien sur la biodiversité. Donc pour nous ce genre de mission, c’est aussi l’opportunité d’un nouvel appel à la coopération transfrontalière ».