Le programme Phare, déployé dans tous les établissements de Martinique, a rassemblé ce lundi 10 novembre 250 lycéens à Madiana autour d’une projection-débat sur le harcèlement scolaire. D’ici le 13 novembre, plus de 600 élèves ambassadeurs seront formés pour devenir acteurs de la prévention et relais d’écoute dans leurs établissements. Précisions avec notre partenaire RCI Martinique.
Un temps fort du dispositif Phare, le plan de prévention du harcèlement à l’école, a eu lieu ce lundi 10 novembre au palais des congrès de Madiana, à Schoelcher, avec 250 lycéens.
Le programme national Phare est déployé dans 100 % des établissements de Martinique. La lutte contre le harcèlement s’appuie également sur l’engagement des élèves et leur responsabilisation.
Au total, plus de 600 élèves, ambassadeurs des collèges et lycées de l’académie, seront formés les 10 et 13 novembre, à l’occasion d’une projection-débat autour du film TKT, à repérer les situations de harcèlement et à jouer un rôle de lanceurs d’alerte.
Ils contribueront à rompre l’isolement.
« Un film émouvant »
Un court métrage a été projeté qui n’a pas laissé Nicolas, élève de terminale, indifférent. «On a visionné un film qui était assez émouvant avec des scènes chocs et une fin tragique. Du coup, c'est vrai, certaines personnes ont pleuré. Ça m'encourage à aider les personnes qui se font harceler. Il faut faire passer la honte dans l'autre camp. Inciter les victimes à en parler, inciter les familles à éduquer, parce qu'il n'y a pas que des victimes, il y a des harceleurs. La sensibilisation devrait passer avant tout par la famille et l'éducation. Il faut inciter les enfants à être bienveillants, à ne pas harceler les autres.»
« Permettre à tous de s’exprimer »
Pour Moysé Laurent, alias Mosees, chef de projet auprès de l’association IM7, la projection d’un court métrage avec un sondage est un outil utile pour faire parler les jeunes. «C'est un outil adapté à l'exercice, puisque lorsqu'on se retrouve à 250 ou 200 dans une salle de cinéma, exprimer son avis face à ses pairs et prendre la parole, c'est tout aussi difficile que prendre la parole lorsqu'on est ciblé par une situation de harcèlement. Cet outil a toute sa pertinence et il nous permet, dans un mode exploratoire, finalement, de permettre à tous de s'exprimer dans une forme d'individualité et donc de respecter, finalement, l'individu dans son ressenti.»
« Attirer notre attention »
Pour Prisca Fordant, CPE au sein d’un collège, les moments de sensibilisation sont l’opportunité pour enlever les œillères et de briser le silence chez certains élèves. «De plus en plus, je pense que certains élèves prennent conscience que certains actes et certains mots peuvent faire mal. La jeunesse est en pleine construction. Donc, si on arrive à sensibiliser certains, pour qu’ils se rendent que ce qu'ils font peut porter préjudice à autrui, certains peut-être auront un peu plus de recul. Et on compte justement sur eux pour instruire les autres. C’est une ressource dans nos établissements parce qu'on sait que le harcèlement se fait à l'abri des regards. Nous comptons vraiment sur eux pour attirer notre attention sur des choses que nous ne voyons pas forcément.»
« Il faudrait plus de dialogue »
Lohan vient de rentrer au lycée, pour lui il faut favoriser la création d’espaces d’échanges pour lutter contre le harcèlement. «Je pense qu'il faudrait plus d'ambassadeurs contre le harcèlement. Il faudrait plus de dialogues aussi parce que ce n'est pas facile de se dévoiler, de dire qu'on est dans un cas de harcèlement. Donc, je pense qu'il faudrait plus de dialogue, qu'une personne vienne une fois par mois dans chaque classe, parler avec chacun des élèves pour recueillir des informations.»
Par RCI Martinique























