Parmi les cinq œuvres retenues issues des outre-mer pour la 3ème édition du Plus Grand Musée de France figurent la fresque du Cheval-Navire à Basse-Terre en Guadeloupe, la scénographie du Parc régional de Roura en Guyane, le Mémorial Cap 110 au Diamant en Martinique, la Chapelle pointue à Saint-Gilles à La Réunion et la Fontaine de la vierge à Saint-Paul de La Réunion. Le public est invité à voter jusqu’au 21 mars prochain pour permettre à l’œuvre de son choix de remporter la somme de 8 000 euros pour procéder à sa restauration.
Lancée à l’initiative de la Fondation de la sauvegarde de l’Art Français et du groupe Allianz France qui œuvrent pour la « sauvegarde d’un patrimoine fragile et accessible à tous », l’opération « Le Plus Grand Musée de France » revient pour une troisième saison.
Pour cette nouvelle édition, 246 œuvres d’art ont été signalées partout en France. Après vérification de leur éligibilité (œuvres mobilières accessibles à tous gratuitement et de propriété publique et associative), elles ont été présentées à un jury composé de représentants de la Fondation de la sauvegarde de l’Art français et du groupe Allianz France afin d’établir une liste de finalistes qui seront soumises au vote du public. Trois œuvres ont été présélectionnées par région à partir des critères suivants : leur qualité artistique, le niveau d’urgence de la restauration et l’implication des communes ou associations porteuses du projet.
Cinq œuvres issues des outre-mer ont été retenues pour faire partie de cette liste :
La fresque du Cheval-Navire à Basse-Terre en Guadeloupe
Réalisée par l’artiste martiniquais Khokho à la demande du maire Cléry à l’occasion du jumelage de Pondichéry avec Basse-Terre, cette fresque monumentale représente un immense cheval à écailles longeant le bord de mer où figure la périlleuse traversée des peuples indiens et africains vers les Amériques. Il est fait de grillage, crépi, enduit à peindre et pigment. Premier édifice en Guadeloupe à obtenir le label Architecture Contemporaine Remarquable du ministère de la Culture, elle reçoit lors des grands rassemblements près de 500 paroissiens.
Quarante après sa création, la fresque s’effondre en partie. La Fontaine est obstruée par la terre, les poèmes écrits par les écoliers dans les écailles de la créature sont illisibles. Le Cheval-Navire, cette œuvre emblématique de la réappropriation de l’espace public par les plasticiens caribéens, mérite d’être sauvé.

La Scénographie du Parc naturel régional de Roura en Guyane
Située à l’entrée du bourg, il s’agit d’une scène éco-compatible, sculptée et colorée. Composée de diverses espèces protégées du Parc naturel régional guyanais, l’ara est perché au sommet d’un bambou à mi-hauteur, tandis qu’un singe hurleur brandit trois plumes de volatile. Un devis a déjà été effectué et la commune prévoit de lancer les travaux à l’été 2024. Cette restauration concerne le ponçage de la sculpture, la réparation des zones abîmées, la repeinte des différents éléments et la pose d’un vernis de protection.
Le Mémorial Cap 110 au Diamant en Martinique
Pour mémoire, le Cap 110 fut édifié en 1998 à l’initiative de la ville du Diamant à l’occasion du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. L’œuvre a été réalisée par l’artiste Laurent Valère. Le site rend hommage aux victimes du dernier naufrage de navire négrier de l’histoire de la Martinique survenu au cours d’une violente tempête en 1830. Il est situé à l’Anse cafard au Diamant. Vingt-six ans plus tard, le site s’est considérablement dégradé et nécessite une restauration.
La Chapelle Pointue de Saint-Gilles-Les -Hauts et la Fontaine de la Vierge à Saint-Paul à la Réunion
La Chapelle Pointure a connu plusieurs aménagements au cours de son histoire. L’édifice reconstruit presque à l’identique selon le modèle de la Chapelle de 1843, date de 1934. Objet d’une importante campagne de restauration de 2001 à 2003, l’édifice a retrouvé tout son lustre, notamment à l’intérieur où le décor d’arcatures en bois néogothique et le décor peint de fleurs de lys mis en place dans les années 1880, a été restitué. L’ensemble du chemin de croix est aujourd’hui dans un état fragmentaire. Seule une des statues présente un état complet avec son cadre. Ces éléments sont conservés au musée de Villèle dans un container. Ce mécénat permettrait de sauver ce patrimoine si singulier.

S’agissant de la Fontaine de la Vierge, elle est située sur la place de l’église de Saint-Paul. Une église reconstruite à plusieurs reprises suite à des mouvements de terrain et incendies. Elle y est implantée depuis 1689, érigée en 1867 suite à un don de Jean Hoarau de la Source, maire de la ville. Elle représente une vierge à l’Enfant enveloppée d’un manteau couvrant une partie de ses cheveux et portant un enfant dans ses bras. Cette statue est encadrée sur le socle de quatre figures d’enfants ou « amours » chevauchant des dauphins. Cet ensemble est posé au centre d’un bassin de forme hexagonale.
La fontaine n’a connu aucune opération de restauration depuis sa protection au titre des monuments historiques. Elle n’est plus en eau depuis au moins une dizaine d’années. Les couches sont actuellement très écaillées avec des départs de corrosion au-dessous. La restauration nécessiterait une étude pour la remise en eau, ainsi que les questions de polychromie, puis le traitement de la corrosion et la remise en peinture.

Les votes sont ouverts jusqu’au 21 mars prochain et le public est invité à voter pour permettre à l’œuvre de son choix de remporter 8 000 euros offerts par le groupe Allianz France.
E.B.
Pour voter, rendez-vous sur https://www.sauvegardeartfrancais.fr/actualités/allianz-france-leplus-grand-musée-de-france-vote-edition2023-2024/.