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Les Instituts d’Émission d’Outre-mer, IEDOM et IEOM, ont présenté, ce jeudi 18 avril, le traditionnel point de conjoncture des Outre-mer pour l’année 2018. Si globalement cette conjoncture est « inscrite dans la continuité de 2017 », les Instituts notent « des évolutions géographiques contrastées ».
Pour commencer, la dirigeante des Instituts Marie-Anne Poussin-Delmas a fait un point sur l’impact des évolutions géographiques des territoires sur les investissements. En effet, l’évolution de la taille des marchés intérieurs est déterminant pour les perspectives économiques. Ainsi, sur des territoires où l’évolution démographique est prévue en forte hausse, comme Mayotte et la Guyane, les besoins en infrastructures se font sentir alors que la création d’emploi est à la peine, engendrant ainsi un « climat social fragile » à la répercussion négative sur l’investissement. De même, la baisse démographique, prévue notamment en Guadeloupe et en Martinique, représentera un frein au développement économique, tandis qu’une évolution positive et contenue, observée en Nouvelle-Calédonie, à La Réunion et en Polynésie, induit une « croissance auto-entretenue », soumise tout de même au contexte économique et sociale.
Marie-Anne Poussin-Delmas, PDG de @IEDOM_IEOM : « la conjoncture outre-mer en 2018: des performances économiques contrastées, amplifiées par les tendances démographiques » https://t.co/hJSbhQDzih pic.twitter.com/KIgAgcGrVt
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« L’indicateur du climat des affaires (ICA) affiche en 2018 des évolutions divergentes selon les DOM », notent les Instituts. Dans l’océan Indien, l’ICA a été bien orienté durant la majeure partie de l’année : à La Réunion, l’activité économique a été dynamique sur les trois premiers trimestres avant un décrochage au quatrième trimestre lié au mouvement des gilets jaunes. Cette crise « laisse planer l’incertitude sur 2019 » tant son impact sur l’activité économique a été lourd. À Mayotte, l’évolution de l’indicateur traduit un environnement des affaires plutôt résilient suite aux mouvements sociaux début 2018 « bien que les entreprises fassent preuve d’un certain attentisme », se répercutant sur l’investissement. La consommation des ménages « reste solide, dans un contexte d’inflation modérée ».
« En 2018, l’Indicateur du Climat des Affaires s’inscrit autour de sa tendance de longue période pour les DCOM de la zone euro, à l’exception du décrochage de #LaReunion en fin d’année. Dans les COM du Pacifique, les évolutions conjoncturelles restent hétérogènes, comme en 2017. » pic.twitter.com/6tA9GwnHuA
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Dans le bassin Antilles-Guyane, l’ICA se révèle fluctuant d’un trimestre à l’autre, « autour de sa moyenne de long terme ». « En Guyane, après une année 2017 dégradée, les perspectives économiques sont tirées à la hausse par le début de la mise en œuvre du plan d’urgence. En Guadeloupe, l’activité garde globalement une bonne orientation malgré une dégradation en fin d’année tandis qu’en Martinique, le climat des affaires volatil semble traduire une hausse de l’incertitude des entreprises. À Saint-Pierre-et-Miquelon enfin, le regain d’activité espéré n’a pas eu lieu malgré une légère reprise en fin d’année ».
Stéphane Foucault, Directeur de @IEDOM_IEOM : « les prix ont légèrement progressé sur l’année dans l’ensemble des DCOM (+1,2 % en moyenne). Ils sont principalement tirés à la hausse par le poste énergétique. Cette évolution demeure très corrélée à celle du niveau national » pic.twitter.com/syVBg5GSzO
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« Dans les COM du Pacifique, les évolutions conjoncturelles apparaissent de plus en plus hétérogènes », observent encore les Instituts. Ainsi, « le climat des affaires apparaît bien orienté en Polynésie française pour le cinquième exercice consécutif et demeure stable à un niveau élevé en 2018. Le marché du travail et l’investissement enregistrent notamment des évolutions favorables ». Au contraire, l’ICA continue d’être « dégradé » en Nouvelle-Calédonie, « résultat du manque de visibilité des acteurs économiques et de plusieurs facteurs d’inquiétudes (référendum, mise en place de la Taxe générale sur la Consommation en octobre 2018, difficultés de la SLN et baisse du cours du nickel) ». Enfin, à Wallis-et-Futuna, « l’année 2018 ressort en demi-teinte, caractérisée par une consommation des ménages stable mais un investissement qui peine à se redresser ».
Sur les autres indices économiques, les Instituts relèvent que « l’inflation continue de croître modérément », « le marché du travail présente des signes d’amélioration », « l’activité de crédit reste vive », les « portefeuilles de prêts d’assainissent » et enfin, les « ressources en dépôt clientèle » est « en hausse pour les banques ». Les Instituts sont également revenus sur l’étude concernant l’économie verte en Outre-mer, que Marie-Anne Poussin-Delmas nous avait présenté en mars dernier.
« En 2019, de nouveaux relais sont attendus pour dynamiser la croissance » https://t.co/ehVSOdnHiK pic.twitter.com/m9mLYbBW1F
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Retrouvez ci-dessous l’ensemble des points de conjonctures des Outre-mer :