Sports traditionnels: Un championnat du monde de grimper de cocotier

Sports traditionnels: Un championnat du monde de grimper de cocotier

Pratique répandue dans de nombreuses îles du Pacifique, le grimper de cocotier aura son championnat du monde, l’année prochaine, en Polynésie française a-t-on appris de la rédaction de TNTV.

Chaque année au Heiva i Tahiti, les sports traditionnels polynésiens ou Tu’aro Ma’ohi sont mis à l’honneur: porté de fruits, javelot ou patia fa, courses de pirogues, levée de pierre et grimper de cocotier ou Ta’uma Haari. L’an prochain, le premier championnat du monde de grimper de cocotier sera organisé à Tahiti, toujours pendant le Heiva I Tahiti. Pour l’heure, cinq Nations du Pacifique ont répondu à l’appel d’Enoch Laughlin, président de la fédération des Sports et Jeux traditionnels: Hawaii, les îles Cook, Fidji, Samoa, Vanuatu. A celles-ci s’ajoutent, sous réserve, les îles Kiribati et les Îles Marshall, qui ont manifesté leur désir d’y participer. Bien sûr, le pays hôte, la Polynésie française, défendra ses couleurs lors de ce futur championnat. « Nous avons suivi les règles d’un championnat du monde. Il faut cinq pays au minimum. Nous les avons. Mais nous voulons avoir une plus large représentation afin d’avoir un impact mondial« , a confié Enoch Laughlin.

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Originaire de l’archipel des Tuamotu en Polynésie française, le grimper de cocotier est avant tout une pratique quotidienne qui remonte à la Polynésie ancestrale, indique TNTV. Aujourd’hui encore, les Paumotu, habitants de l’archipel des Tuamotu, utilisent la technique pour la culture du coprah (huile de coco). Petit à petit et avec le renouveau culturel de l’identité polynésienne, la pratique est devenue un sport. « Le but : grimper les huit mètres qui séparent le sol d’une étoffe rouge, fixée en haut du cocotier, qu’il faut toucher en un minimum de temps. Deux techniques s’affrontent : monter les pieds bien à plat sur le tronc et les mains en crochet derrière le cocotier, ou mettre une liane tressée (le purau) entre les deux pieds qui enlaceront le tronc. La liane empêchant les pieds de redescendre« . Enoch Laughlin explique avoir eu l’idée lors du dernier Heiva I Tahiti, « On a appris par des touristes qui étaient présents que les mêmes épreuves avaient lieu à Hawaii et au Vanuatu. Du coup, on s’est dit pourquoi ne pas être les premiers à organiser un mondial du grimper de cocotier« .

©Pascal Bastianaggi

©Pascal Bastianaggi

Pour cette première édition du championnat du monde de grimper de cocotier, les délégation devront présenter environ quatre athlètes et sera ouverte aux hommes et aux femmes. « Parmi les espoirs tahitiens on compte Tainui Lenoir, Charly Faatoa. Je pense qu’ils vont faire forte impression car cela fait plusieurs années qu’ils concourent dans cette discipline. Mais on se méfie des Hawaïens dont certains pratiquent tous les jours le grimper de cocotier dans le cadre de leurs activités touristiques. Il y a aussi les Vanuatu qui sont impressionnants« . La compétition sera donc rude entre les pays du Pacifique. En attendant la finalisation du règlement, Enoch Laughlin précise: « il semblerait qu’on se dirige vers un grimper de cocotier avec des lianes végétales que chaque athlète fabriquera« .