Violences faites aux femmes en Outre-mer : Les 1ères Assises nationales au Musée de l’Homme à Paris

Violences faites aux femmes en Outre-mer : Les 1ères Assises nationales au Musée de l’Homme à Paris

Dans la continuité du mouvement #metoo, l’équipe Figures de Femmes Totem des Outre-mer (fftom) et sa présidente Chantal Clem organisent les premières Assises nationales des violences faites aux jeunes filles et aux femmes pour informer un large public de ces violences dans les territoires français d’outre-mer et réfléchir à des solutions concrètes pour remédier à ce fléau.

Placé sous le marrainage de Christiane Taubira, ancienne garde des sceaux, et Victoire Jasmin, sénatrice de Guadeloupe, cet événement réunira des hommes et des femmes victimes, témoins, acteurs sociaux, experts, institutionnels, tous mobilisés pour traiter ce phénomène sociétal en profondeur. Il aura lieu du 5 au 7 avril au Musée de l’Homme à Paris.

Selon l’étude 2017 du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), chaque année dans l’Hexagone, 220 000 femmes sont victimes de violences de la part de leur ancien ou actuel conjoint. Ces violences sont plus nombreuses en Outre-mer que dans l’Hexagone. A titre d’exemple, lorsque 2,3% des habitantes de l’Hexagone ont été victimes d’agressions physiques par leur (ex-)conjoint durant les 12 derniers mois, ce taux est de 17% en Polynésie française et de 19% en Nouvelle-Calédonie. En revanche, La Réunion et la Martinique affichent des taux proches de ceux de l’hexagone à savoir environ 5%. Encore, 7% des résidentes en Polynésie française et 7,2% des habitantes de Nouvelle-Calédonie ont été victimes d’agressions sexuelles par leur conjoint au cours des 12 derniers mois, soit huit fois plus qu’en France hexagonale où ce taux s’élève à 0,8%.

Comment expliquer un tel phénomène ?

Pendant trois jours, sociologues, anthropologues, élues, président.es engagé.es d’associations, victimes et témoins seront réunis autour de conférences thématiques pour décrypter cet état de fait et explorer, par une analyse pluridisciplinaire, les déterminants inédits à l’œuvre dans les violences conjugales. Ces premiers travaux sont centrés sur la problématique des violences de genre dans le couple et dans la famille.

Des solutions concrètes aux violences et la remise d’un Livre blanc aux autorités concernées

Le Mur des mots pour les Maux accueillera sous forme de messages épinglés les ressentis, les douleurs, les colères, les doutes, les espoirs, les propositions et les témoignages que chacun voudra bien livrer. A l’issue de ces Premières Assises, des propositions efficaces de lutte seront consignées dans un Livre blanc destiné à Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, à Annick Girardin, Ministre des Outre-Mer et à Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les Femmes et les Hommes.

Quand l’art se confronte à la violence

La thématique de la violence conjugale trouve également son expression dans la création artistique. Aussi, les Assises accueillent une création théâtrale intitulée « Violences conjugales », spécialement conçue par la « Compagnie Sans Sommeil » pour l’événement, l’adaptation du recueil de neufs témoignages de femmes exceptionnelles parus dans le magazine ELLE (article publié en novembre 2017 : Elles s’en sortent et témoignent – Violences Conjugales Tolérance Zéro). Autre temps fort artistique avec le couple de danseurs Dakota et Nadia qui s’est récemment illustré dans l’émission de téléréalité La France a un incroyable talent qui présentera une création récente : « Ne me quitte pas ! », une chorégraphie bouleversante sur la violence conjugale.

Programme:

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