Urgences en Guyane : La crise se poursuit au Centre Hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne

Urgences en Guyane : La crise se poursuit au Centre Hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne

©DR

À moins d’un mois de la démission effective, prévue début juillet, de 17 des 25 médecins urgentistes du Centre Hospitalier Andrée Rosemon (CHAR) de Cayenne, praticiens et direction peinent à trouver les moyens de sortir de la crise.

« Il y a une véritable souffrance », reconnaît un des urgentistes non démissionnaires qui a requis l’anonymat. Solidaire de ses collègues, il « ne comprend pas leur méthode » et s’inquiète : « le 3 juillet qu’est-ce qu’on fait ? Il faut penser à une sortie de crise honorable pour tous ». Un mois après leur démission collective, les 17 médecins en colère continuent de dénoncer une surcharge de travail et l’inaction de leur direction. Ils réclament une « quinzaine de postes » supplémentaires ainsi qu’une « réforme du service en sous-effectif depuis un an ».

Cinq à huit médecins intérimaires sont attendus en renfort sur les trois prochains mois sur une base de 48h par semaine selon la directrice des Affaires Médicales, Caroline Cartier. « Une solution à court terme », concède-t-elle. Si le conseil de l’ordre des médecins et les médecins militaires ont donné leur « accord de principe » pour des embauches plus pérennes, a-t-elle indiqué, ils ne souhaitent pas s’engager « dans ce contexte de crise ».

Trois à quatre médecins réservistes, pour l’heure bloqués en métropole dans l’attente de leur vaccination contre la fièvre jaune, doivent rejoindre l’hôpital dans les semaines à venir, selon le personnel médical. L’hôpital de Cayenne et la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) seront également présents au congrès Urgences du 13 au 15 juin à Paris afin de « réaffirmer l’attractivité du territoire », principal frein au recrutement selon la direction.

Avec un planning hebdomadaire pouvant totaliser « jusqu’à 80 heures en alternance nuit/jour », cette médecin urgentiste expérimentée, Marie-Pascale Chollet, réaffirme son besoin « de travailler en sécurité c’est-à-dire d’être en forme, d’avoir les moyens de faire le bon diagnostic (…) de voir nos patients aller mieux ».