©M. Dunkhan / IRD
Une espèce de moustique vecteur de paludisme, Anopheles bancroftii, a été détectée en Nouvelle-Calédonie en juin 2017, a indiqué ce jeudi 17 août le docteur Jean-Paul Grangeon, directeur adjoint de la Direction des affaires sanitaires et sociales (DASS), lors d’une conférence de presse à Nouméa.
Jusqu’alors inconnu en Nouvelle-Calédonie, l’anopheles est également vecteur de filariose lymphatique, une maladie tropicale parasitaire. Un autre type de moustique, Aedes scutellaris, vecteur de la dengue et d’autres virus arboviroses, lui aussi inédit dans l’archipel, a été trouvé une première fois en mars 2016, puis de nouveau en février 2017. « L’hypothèse est que ces moustiques ont été importés par des plantes venues de l’extérieur », a expliqué le docteur Grangeon, citant l’Asie, la Papouasie Nouvelle-Guinée, l’Australie, l’Indonésie et d’autres pays du Pacifique Sud.
Les moustiques ont été repérés dans une pépinière proche de l’aéroport international de la Tontouta lors d’actions de prévention menées autour des cas de dengue. Pour éradiquer les deux espèces de moustiques introduites, le gouvernement a mis en place un vaste plan consistant à détruire les gites larvaires, à assécher les marais et à épandre, pendant quatre mois, des insecticides (de la deltaméthrine et la bactérie « bacillus thuringiensis israelensis ») sur les zones contaminées et un large périmètre de sécurité. L’ensemble de ces mesures, dont le coût est estimé à 150 millions de francs cfp (1,3 million d’euros environ), « respecte l’environnement », a assuré le docteur Grangeon.
Un expert entomologiste australien, mis à la disposition par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est attendu à Nouméa le 22 août. Chaque année, on recense en Nouvelle-Calédonie deux à trois cas de paludisme importé, mais jamais à ce jour de cas de paludisme autochtone. En revanche, la dengue, véhiculée par le moustique Aedes Aegypti, a fait 11 morts en 2017 en Nouvelle-Calédonie. L’archipel avait par ailleurs déclaré l’état d’épidémie début janvier 2017, qui a duré jusqu’en fin juin-début juillet, alors que l’arrivée de l’hiver austral laissait espérer un affaiblissement durable de l’épidémie.
Avec AFP.