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À l’initiative de la communauté de communes du Nord réunionnais, plus de 50 000 réunionnais ont été consultés sur la mise en place du Tram Ouest Aéroport, qui rejoindra l’entrée Est de l’île jusqu’à Saint-Denis, en passant par l’aéroport international Roland-Garros.
65 jours de concertation sur 61 sites ; 1 bus aménagé avec une immersion dans le projet grâce à un film en réalité virtuelle réalisé par une agence innovante locale ; un partenariat avec le rectorat et les établissements scolaires qui ont informé 9800 écoliers, collégiens et lycéens des enjeux de déplacement urbain collectif ; des réunions publiques, ateliers de travail et un hackathon : la concertation autour du projet du Tram Ouest Aéroport est devenue un véritable « living lab », où les citoyens réunionnais ont pu exprimer leur avis sur l’avenir des transports de leur territoire et comprendre dans la transparence comment le projet allait s’articuler tout en livrant leurs critiques constructives. Zoom sur la première expérience de cette envergure à La Réunion, initiée par la CINOR.
C’est le résultat d’une aventure démarrée depuis la mi-août par les équipes de la CINOR qui a été présenté hier à Saint-Denis. Le Tram Aéroport Ouest est la réponse possible d’un axe routier saturé et des km quotidiens d’embouteillages entre l’entrée Est de l’île et le centre-ville de Saint Denis, son chef-lieu d’une part, mais également d’un réseau de bus qui ne peut plus absorber le volume de passagers par jour. En effet, ce sont 42 000 personnes qui transitent actuellement chaque jour par les transports en commun et 24% de chômeurs qui renoncent à un emploi faute de moyen de transport fiable.
« En termes de transport urbain, le tram est la réponse adaptée au-delà de 40 000 passagers par jour. TAO va permettre de redynamiser l’activité économique du centre-ville, désenclaver des quartiers isolés de toute solution de transport en commun comme le Chaudron. Et enfin, en permettant d’emmener un passager sur trois venant ou sortant de l’aéroport, il assurera que celui-ci ne soit pas engorgé à ses entrées et sorties : sans tram TAO demain connecté à l’aéroport, cela représentera 3h pour entrer et sortir du rond-point de Gillot », explique Dominique Picardo, chef de projet TAO à la CINOR.
Avec une capacité de 100 000 passagers, le TAO apparait comme une réponse durable et inévitable. « Avec la réalisation de ce tram, la CINOR ambitionne de faire passer l’utilisation de la voiture de 60 à 45% et progresser le recours transports en commun de moins de 10% à 20%. Vous imaginez ? 150 000 déplacements en voiture en moins par jour et une augmentation de 50% des voyageurs de transport en commun ! Une réponse aux besoins de la population locale ainsi qu’aux enjeux globaux écologiques pour lesquels nous avons notre rôle à jouer », précise Gérald Maillot, Président de l’intercommunalité.
Le projet TAO devrait en outre permettre de créer 300 emplois en exploitation et 2000 pendant les travaux, qui devraient débuter dès l’an prochain. Le tracé prévoit 25 min pour aller du centre-ville à l’aéroport (13km) et un tram toutes les 6 min de 5h à 1h du matin. Une solution de mobilité collective qui a séduit de nombreux grands mais aussi les petits…