©Imaz Press Réunion
En 2015, 40 % des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté, indique l’INSEE dans une étude publiée ce 19 juin. La pauvreté est ainsi plus importante de 14% par rapport à l’Hexagone. Les revenus des Réunionnais sont plus faibles et sont fortement dépendants de l’aide sociale : pour un quart des ménages, les prestations sociales constituent la ressource monétaire principale, soit quatre fois plus que dans l’Hexagone.
C’est donc 342 000 personnes qui vivraient sous le seuil de pauvreté à La Réunion. La moitié des Réunionnais vivent avec moins de 1 190 euros par mois, contre 1 690 euros dans l’Hexagone. « Le manque d’emplois et de revenus d’activité expliquent en grande partie cette plus forte précarité. En 2015, seule la moitié des Réunionnais en âge de travailler occupent un emploi, contre les deux tiers en métropole », indique l’INSEE. Les personnes vivant dans les ménages dont les revenus d’activité (salaires, revenus des indépendants, indemnités de chômage) constituent la première ressource déclarée sont moins souvent exposés à la pauvreté (25 %) que les autres. Néanmoins, les revenus de ces ménages sont bien plus faibles que dans l’Hexagone, où les personnes qui vivent dans ce type de ménages sont moins souvent concernées (11 %). « D’une part, le poids des revenus d’activité dans le revenu disponible reste plus faible à La Réunion : dans les ménages réunionnais, le nombre de personnes percevant des revenus d’activité est moins élevé. D’autre part, les ménages sont plus grands qu’en métropole ».
Les ménages réunionnais sont plus dépendants des prestations sociales (allocations familiales, aides au logement et minima sociaux) que ceux de métropole. Elles constituent ainsi la première source de revenu pour un quart des Réunionnais, soit quatre fois plus qu’en métropole. Ainsi, les Réunionnais perçoivent en moyenne 260 euros mensuels par UC de prestations sociales contre 115 euros en métropole, constate aussi l’étude.
Des communes rurales plus touchées par la pauvreté
Selon les communes, le niveau de vie mensuel médian s’échelonne de 920 euros à Salazie à 1 515 euros à La Possession. La pauvreté concerne davantage certaines petites communes rurales : plus d’un habitant sur deux à Salazie (60 %), Sainte-Rose (56 %), Cilaos (54 %) et Saint-Philippe (51 %). Dans ces communes rurales, les habitants en âge de travailler sont bien moins souvent en emploi : c’est le cas de seulement 38 % d’entre eux. C’est également dans ces communes que les personnes pauvres ont les niveaux de vie les plus faibles de l’île. En particulier, à Salazie, la moitié d’entre elles disposent d’un niveau de vie mensuel de moins de 710 euros contre 765 euros sur l’ensemble de La Réunion. De plus, dans ces communes, les prestations sociales constituent plus souvent la principale source de revenu des ménages : de 27 % des ménages à Cilaos à 32 % à Sainte-Rose.
Dans les autres communes de l’Ouest et dans celles du Nord, les niveaux de vie sont plus élevés et la pauvreté moins présente. Toutefois, elle y reste à un niveau au moins deux fois supérieur à celui de l’Hexagone. Par exemple, elle touche plus d’un habitant sur trois à Saint-Denis et à Saint-Paul. Par ailleurs, même si la part des ménages dont les revenus principaux sont les prestations sociales (22 % à Saint-Denis et 18 % à Saint-Paul) se situe en deçà de la moyenne régionale, elle reste trois fois supérieure à celle de l’Hexagone.