© Twitter Patricia Mirralès
Les Outre-mer sont « un sujet de préoccupation », avec un niveau de violence « en augmentation » et « des situations extrêmement tendues », selon le directeur général de la gendarmerie nationale le général Richard Lizurey.
Dans son audition du 10 octobre devant les membres de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, dont le compte-rendu vient d’être publié et dont plusieurs médias locaux se sont fait l’écho, le général cite notamment Mayotte, la Guyane et la Nouvelle-Calédonie.
Selon lui, Mayotte « est le territoire le plus préoccupant ». « Tous les jours, j’entends parler de caillassages de gendarmes et de véhicules, d’agressions, ou d’opérations de décasage (expulsion de clandestins par la population, ndlr) du fait de tensions intracommunautaires », a-t-il expliqué aux députés. « La situation à Mayotte constitue une bombe sociale, qui explosera on ne sait pas quand. Mais cela arrivera », a-t-il prévenu. « Cela a failli arriver en début d’année, pour un problème de manque d’eau. Pendant quinze jours, il y a eu des coupures d’eau deux jours sur trois, alors qu’il faisait très chaud. On a même dû évacuer des gendarmes et des familles », a ajouté le général Lizurey.
Il cite la Guyane comme « le deuxième territoire le plus préoccupant ». « Le niveau de violence augmente, et je ne vois pas très bien comment les choses peuvent s’arranger, sauf à y envoyer des troupes », alerte-t-il encore, précisant qu’il a « sept escadrons de gendarmes mobiles sur place, en renfort. La Guyane est l’endroit du territoire national où il y a le plus d’escadrons en renfort ».
« Certes, la lutte contre l’orpaillage est un souci. Mais je parle d’abord des zones très peuplées, comme Saint-Laurent-du-Maroni, Cayenne et Kourou. La situation est assez difficile à Kourou, avec le centre spatial et ses cadres qui ont un niveau de vie correct, et tout autour, des gens socialement très défavorisés qui ne cherchent qu’une chose : aller chercher l’argent là où il est », a-t-il décrit.
Enfin, « le dernier territoire méritant une vigilance particulière est la Nouvelle-Calédonie, où le nombre d’agressions repart à la hausse », a-t-il indiqué. « Depuis le mois d’octobre 2016, vingt gendarmes ont été blessés par balle – ce qui fait de cette île l’endroit du territoire national où l’on compte le plus de blessés par balle », a insisté le général. Selon lui, « on retrouve en fait tous les ingrédients d’une situation que l’on a connue il y a quelques années, et il est certain que le référendum qui doit avoir lieu à la fin du deuxième semestre 2018 ne va faire qu’exacerber les tensions ».
Avec AFP