Santé : Un rapport sénatorial suggère de faire de la Réunion et de Mayotte «  des laboratoires nationaux de l’excellence sanitaire française »

Santé : Un rapport sénatorial suggère de faire de la Réunion et de Mayotte « des laboratoires nationaux de l’excellence sanitaire française »

La commission des affaires sociales du Sénat souhaite  pleinement ancrer les Outre-mer dans l’excellence sanitaire. En s’appuyant sur les cas de la Réunion et de Mayotte, elle dresse une série de 9 préconisations dans un rapport pour parvenir à cet objectif.

Prendre exemple des cas particuliers en Outre-mer pour perfectionner le système national de soins, c’est la volonté émise dans un rapport sénatorial publié récemment. L’objectif: envisager La Réunion et Mayotte « comme un laboratoire permettant d’imaginer un système de soins mieux équilibré pour l’ensemble du territoire national ». En effet, malgré des contraintes liées à ces territoires (isolement de l’île, risques infectieux et environnementaux spécifiques et contexte socio-économique dégradé ),  l’offre de soins est jugée « performante » s’agissant du système de soins réunionnais, selon les sénateurs. Une qualité de soins qui s’explique selon ces derniers par le développement « des solutions innovantes et souvent originales », mais aussi sur « un bon fonctionnement global de la coopération entre le public et le privé sur l’ensemble de la chaîne de soins ».  Dans ce département, les rapporteurs soulèvent toutefois des inquiétudes concernant les indicateurs de santé publique avec des incidences préoccupantes sur la mortalité infantile, l’obésité, le diabète, les maladies chroniques et le syndrome d’alcoolisation fœtale (Saf).

Sur l’île voisine de Mayotte,  on dresse également le constat de la « situation épineuse » de Mayotte déjà maintes fois dénoncées par la Cour des comptes. « La situation sanitaire de Mayotte, particulièrement dégradée, s’inscrit dans un contexte de chaos plus général, et que la première ne pourra trouver de solution sans que le second ne s’améliore », commente le rapport. Face à un service de maternité surchargée avec 10 000 naissances annuelles, un nombre qui pourrait même atteindre les 15 000 « au cours des prochaines années »,  « l’offre de soins libérale » pour soutenir l’activité du centre hospitalier de Mayotte est quasi-inexistante . Parmi les préconisations pour Mayotte, le rapport suggère la création d’un pôle mère-enfant au sein du centre hospitalier de Mayotte.

Encadré : Les préconisations énoncées dans le rapport sénatorial

Pour Mayotte

  • Mettre à niveau la capacité d’accueil de la maternité du site central du CHM en créant un pôle mère-enfant ;
  • Étendre rapidement la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) pour solvabiliser la demande de médecine de ville ;
  • Revoir les conditions relatives au versement de l’indemnité particulière d’exercice, notamment celle relative à la durée d’exercice, pour les praticiens hospitaliers ;
  • Permettre aux praticiens de métropole d’exercer dans l’Océan Indien pour une durée limitée dans le cadre de protocoles d’échange passés avec les hôpitaux.

Pour la Réunion:

  •  Assurer la mise en place rapide de protocoles de coopération entre professionnels de santé dans le cadre prévu par l’article 51 de la loi HPST ;
  • Faire de l’île une région expérimentale en matière de télémédecine via des solutions innovantes de cotation et de financement des actes associés ;
  • Rendre accessible l’intégralité de la formation médicale aux étudiants et non le seul premier cycle ;
  • Pour lutter contre le syndrome d’alcoolisation fœtale (Saf), harmoniser le format du message sanitaire devant figurer sur les boissons alcoolisées et veiller à l’application de la loi Évin.